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Nouvelles fraîches

Dans le ventre du dragon

15/6/2017

 
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Photo : Christian Gonzalez
​Toutes les villes recèlent ici ou là des bâtiments qui constituent pour une raison ou une autre des curiosités, des étrangetés architecturales. Que ce soit à cause de leur style, de leur fonction ou de leur utilité, ces bâtiments sont l’objet de questionnements. Ils sont entourés d’une aura mystérieuse et l’on se demande pourquoi de telles constructions peuvent bien se retrouver ainsi dans notre paysage à l’encontre de toute attente. Il y a les constructions qui surprennent à cause de leur âge avancé dans un environnement résolument contemporain, celles qui étonnent parce qu’elles ne semblent n’avoir aucun rapport ou relation pertinente avec les autres usages qui composent le paysage urbain. L’observateur est plus ou moins convaincu de la vocation de l’édifice, étonné par l’incongruité de ce qu’il observe.
​Certains parmi vous se rappellent du film de Yves Simoneau Dans le ventre du dragon, cette comédie fantastique où un jeune passeur de circulaires accepte contre rémunération de subir des tests médicaux dans un étrange laboratoire scientifique aux pratiques douteuses... C’est très exactement la première impression que j’ai ressentie lorsque je suis passé pour la première fois devant ce complexe planté au beau milieu d’un immense terrain gazonné sur le boulevard Saint-Charles: Le Complexe Futur, à quelques pas de la rue des Rigolets qui mène à Vaudreuil-sur-le-Lac. Le flash était d’autant plus pertinent que l’ensemble de la propriété est clôturé et que l’accès au site est contrôlé par une austère guérite  de béton qui en interdit l’accès, mais celle-ci semble en apparence inoccupée, le gardien a quitté son poste. De la rue, on aperçoit une tour à bureaux d’une douzaine d’étages attifée d’une immense  banderole  placardée sur la façade la plus en vue, annonçant des espaces à louer qui semblent attendre désespérément des locataires. Un peu plus loin en retrait, une construction de quatre étages, elle aussi en béton, dont les coins sont marqués par quatre imposants massifs qui donnent à l’ensemble des allures de forteresse étrange. Une centrale d’énergie alimentant la tour? Un bâtiment de service? On n’en sait trop rien. Au premier coup d’œil, aucun stationnement, pas une seule voiture laissant croire que les espaces sont occupés. En fait les seuls résidents visibles sont les voiliers d’outardes qui envahissent le gazon au printemps et à l’automne.
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​Tout autour de cet ensemble, longeant le boulevard Saint-Charles et s’étendant jusqu’au lac Des-Deux-Montagnes, s’est développé un quartier résidentiel  qui contraste fortement par la densité de population qui l’occupe. À l’opposé, du côté ouest s’étend le quartier industriel qui longe l’autoroute 40, accessible par la rue Joseph-Cartier en prolongement de la sortie d’autoroute venant de Montréal. Tous les bâtiments sont accessibles uniquement pas cette artère parallèle à la Transcanadienne, à l’exception du complexe Future qui fait office de transition entre le parc industriel et le quartier résidentiel. Il s’agit du seul ensemble dont l’accès se fait de ce côté, mais  le message est clair : accès interdit! Autre fait étrange, il constitue le seul développement dans ce secteur ayant la vocation principale de bureaux locatifs. 
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Photos : 1000 Saint-Charles
​L’usage veut que lors de l’élaboration des plans d’urbanisme on regroupe les édifices à vocations identiques afin de constituer des ilots de constructions à fonctions similaires (résidences, commerces, bureaux, usines, etc.). Cette planification favorise la concentration d’activités semblables ce qui  a pour résultat d’entrainer une dynamique qui favorise  la vitalité des activités qui s’y déroulent. Chaque type de quartier prend son sens au fil de son développement. Mais dans le cas présent, il semble que le complexe soit seul de son espèce,  en apparence tombé du ciel par une nuit sans lune… Il se dégage donc de ce curieux projet un étrange sentiment de silence qui détonne par rapport à tout ce qui l’entoure.

Et bien le dragon n’est finalement pas loin de la réalité puisque cette bestiole solitaire était à l’origine un laboratoire de recherches scientifiques : L.A.B. Pharmacological  Research International. L’achèvement de la construction date de 1969. La tour abritait les bureaux administratifs sur douze étages, le bâtiment de 4 étages ne constitue qu’une partie de ce qui était  le centre de recherche dont la majorité des espaces se retrouvent en sous-sol. À l’arrière, vers l’ouest, se trouvent des quais de livraison-expédition non visibles depuis l’avenue Saint-Charles. L’ensemble fut acquis en 1999 par la société MDS qui en maintiendra la vocation jusqu’à ce que la propriété passe aux mains d’une importante entreprise d’électronique et qu’elle devienne la Tour Futur Électronique. 
​Quelle que soit sa vocation, cet ensemble  représente depuis sa construction une étrangeté qui détonne dans le paysage urbain ambiant. Replié sur lui-même, refusant tout dialogue avec son environnement, victime d’un développement qui en a fait un projet introverti impuissant à établir un rapprochement avec les fonctions environnantes, il apparaît isolé, indifférent à tout ce qui l’entoure, seul de son espèce, incapable de s’intégrer à son milieu immédiat. Une tour d’ivoire.
​
L’urbanisme est une science relativement jeune. Elle a pour objectif de donner une cohérence, un dynamisme et une harmonie au milieu bâti. C’est l’art de l’organisation de la ville, de l’exploitation réfléchie du territoire. Cette discipline est à la ville ce que l’architecture est au bâtiment. L’art de bâtir c’est la recherche de l’harmonie et une quête d’équilibre entre le pragmatisme et l’intuition, la rigueur et la créativité.




​Pierre Laurin
[email protected]
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Photo de Pierre Laurin : Daniel Bouguerra

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    Auteur

    Christian Gonzalez
    ​Agitateur culturel

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