L'Église St-Michel de Vaudreuil
Au début du XVIIIe siècle, l'abbé René de Breslay fonda une
mission pour les Indiens près du confluent de l'Outaouais avec le fleuve Saint- Laurent. Dès 1711, une église de pierre accueillit les trappeurs qui
fréquentaient le fort bâti par le seigneur Philippe Rigaud de Vaudreuil. Après
1728, quand la mission fut transférée à Oka, les habitants de Vaudreuil durent
se rendre à Soulanges pour assister à la messe. En 1768, Mgr. Jean-Olivier
Briand, évêque de Québec, autorisa le rétablissement de la paroisse et la
construction d'une église à Vaudreuil. Une première chapelle est construite en
1771 et la paroisse est établie officiellement en 1773.
La construction de l'actuelle église de pierre, du style français de l'époque, débute en 1783 et sera achevée en 1789. On admet généralement que les plans s'inspirent des dessins préparés par l'abbé Pierre Conefroy, le curé de Pointe-Claire, Québec. Le bâtiment prend la forme d'une croix latine avec un choeur à pans coupés. |
L'architecture extérieure est de facture traditionnelle. L'église est bâtie en pierres de champs, en moellons, avec les jambages, les tours de fenêtres et des portes en pierre de taille. La façade a été refaite par l'entrepreneur François-Xavier Locas entre 1856 et 1859 dans un style néo-gothique. Celui-ci a tout simplement démoli l'ancienne façade et l'a refaite en pierre de taille en y ajoutant une nouvelle ornementation d'inspiration gothique: les tourelles d'angles surmontées de pinacles, la corniche ornée de créneaux entre ces tourelles et le pignon du toit. Malheureusement, ces créneaux ont été retirés. La nouvelle façade respecte la disposition des ouvertures originales mais on s'est cependant permis d'allonger quelque peu les fenêtres situées au niveau de l'étage, là où se trouve présentement la tribune de l'orgue. Le clocher, détruit par un incendie en 1870, fut reconstruit à l'identique. Les cloches sont de la fonderie londonnienne de Mears & Stains.
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Le décor intérieur fut confié au célèbre artiste Philippe Liébert qui y travailla de 1792 à 1797 et y réalisa tous les autels et les tabernacles, la chaire et son abat-voix, le banc d'oeuvre, les garnitures de chandeliers et d'autels ainsi que le chandelier pascal. L'artiste réalisa aussi les statues et celles représentant Saint Jean et Saint Marc furent exposées au Louvre en 1957. Après la mort de Philippe Liébert, son oeuvre fut complétée, en 1803, par Louis-Amable Quévillon qui réalisa les magnifiques stalles du choeur. Les travaux de sculpture ont été réalisés par Urbain Brien dit Desrochers, entre 1812 et 1818. En 1834, les services du sculpteur André Achim, de Longueuil, sont retenus pour orner la voûte. Plusieurs sections de ce travail ont malheureusement disparu lors de travaux postérieurs; aujourd'hui la voûte originale est quelque peu perdue dans son nouveau décor peint.
En 1883, François-Xavier-Édouard Meloche réalise le décor peint. |
Son oeuvre imite l'architecture néo-classique avec des pilastres ornés de chapiteaux corinthiens et un fond en grisaille qui reprend comme motifs, sot des fleurs de lys, soit des instruments de la passion. L'église contient des tableaux intéressants comme celui de saint Michel terrassant le dragon, acquis en 1809, exécuté par William Von Moll Berczy qui est une copie du célèbre tableau de Guido Reni, et ceux ornant les autels latéraux: un saint Louis, peint en 1792 et dû à Louis-Chrétien Heer ainsi que La mort de saint François Xavier, acquis en 1831 et attribué à Louis Dulongpré.
L'église, classée « monument historique » en 1957, est l'une des rares églises du Québec où on a conservé le banc seigneurial. Les seigneurs de l'endroit, les Lotbinière-Harwood et leurs descendants, ont encore le privilège de se faire inhumer dans la crypte de l'église sous le banc seigneurial... |
Informations communiquées avec l’aimable autorisation de
l’Université du Québec. Photos : Christian Gonzalez
Église St-Michel
414, avenue St-Charles Vaudreuil-Dorion (Québec) J7V 2M6 _______________________________________________________ Références :
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