Pour Pascale-Nancy, peindre c'est surtout une question d'énergies et d'émotions qu’elle traduit par des mouvements sur la toile. Elle ne cherche pas systématiquement à tout contrôler, tant au niveau de la couleur que de la forme, mais laisse plutôt une part au hasard. C'est ce qui lui permet de découvrir sa création avec autant de candeur que le spectateur. Pascale-Nancy aime particulièrement les couleurs et la manière qui se mélangent sans se brouiller, en créant des microcosmes un peu comme des toiles dans la toile. Pour ce faire elle essaie souvent de travailler également en volume afin de créer une peinture en trois dimensions ou l'observateur peut se perdre encore plus facilement. Quand on lui demande la signification de ses toiles, même si elle l'évoque par un titre, elle répond qu’elle souhaite juste offrir un voyage rempli de mystères au témoin curieux qui y trouvera ses propres histoires et symboles, enrichie de ses expériences. Si elle a parfois une idée assez précise de ce que qu’elle veut exécuter, c’est la plupart du temps juste une idée globale de la couleur, de la forme et de la dimension. Elle commence tout d'abord à dresser le cadre en choisissant une musique qui va la guider vers son but. Ensuite elle choisit les couleurs et commence les mélanges avec les gels de différentes textures. |
Elle sélectionne également les autres matériaux dont elle pense avoir besoin, comme des billes ou des morceaux de métal, et se laisse ensuite conduire par la toile elle-même qui semble avoir sa propre énergie et ses propres besoins. Elle doit alors juste se contenter de s'abandonner à son intuition et cesser de penser, un peu comme lors d'une méditation. Habituellement elle tourne autour de la toile posée à plat sur une table ou des tréteaux afin de la voir sous tous les angles et équilibrer au mieux chaque partie. Il lui arrive même de monter sur un escabeau pour y faire des projections ou d’incliner la toile encore légèrement fraîche afin que les éclaboussures pénètrent profondément les couches et y révèlent les strates dissimulées comme autant de trésors archéologiques. La plupart du temps l’artiste travaille d'un trait, pendant une, deux ou trois heures, mais il arrive aussi qu’elle passe quelques semaines ou même quelques mois si le temps de séchage ou de construction est indispensable à la finalisation de son travail. Ce qui lui demande le plus de temps, c’est en fait la préparation de la toile, du cadre environnant et surtout la préparation émotionnelle qui sera le moteur décisif de sa création. |
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