Briser les barrières pour explorer Je ne saurais par où commencer, tant il y aurait de choses à partager. Tout d’abord, il faut savoir marcher dans les pas du poète, écouter ces petits silences qui nous accompagnent au quotidien lorsqu’on prend le temps de voir réellement les choses autour de soi. Je parle de ce bon grand vide qui nous apporte l’étonnement, les questionnements et le bonheur simple des petites choses. C’est ce que nous offre le poème : une belle grande forêt d’écriture pour mieux habiter le monde. Quelques étoiles s’allument sur les pages les soirs d’hiver. Des jardins de pierre se forment entre les strophes pour supporter l’insupportable qui s’effondre autour de nous. Qui n’a pas déjà rêvé de méditer pour évacuer le stress quotidien qui le ronge? La poésie permet d’évacuer une bonne quantité de ce stress nocif et de se retrouver dans cette tranquillité profonde dont nous avons tant besoin. Le poème est un mince filet entre le monde réel et le rêve. Il permet non seulement de rêver mais de voyager à travers l’autre. Tout est possible, dans l’étrangeté des paysages et du verbe que le poète utilise. Nous nous permettons, à la lecture de poèmes, d’explorer l’univers qui fait de nous ce que nous sommes.
Ouvrez votre premier recueil Étonnamment, lorsque j’ai lu mon premier recueil, il y a longtemps déjà, j’ai eu au départ une réaction de surprise et de doute. Je n’avais pas tout saisi, certes, mais j’avais ressenti quelque chose de si fort que j’en étais toute chamboulée. Il y avait cette petite boule qui s’était formée en moi, une petite boule de réconfort. Je n’étais donc pas seule à ressentir la beauté autour de moi. Par la suite, mes lectures poétiques furent variées, parfois frappantes et d’autres fois troublantes. Certaines lectures ne me convenaient pas, je ne perdais pas de temps avec elles. Comme pour le roman, la poésie détient une très grande variété de styles. C’est à chacun de voir lequel lui convient le mieux et de ne surtout pas arrêter de lire des poèmes parce que les premiers recueils entamés ne l’interpelle pas tout à fait. Il faut un peu de patience afin de trouver les bons poèmes. Il faut aussi se laisser un temps d’adaptation. Rappelez-vous votre enfance, lorsque vous n’aviez encore jamais lu de bande dessinée. Vous ne saviez pas par où commencer, ni ce que voulait dire les images de nuage et de têtes de mort dans les phylactères. Est-ce que vous avez laissé tomber ? Être simplement poète ? Festival de la poésie / Dans la tête de Roxane Desjardins Lire les poètes contemporains vous offrira bien plus que ce que vous pouvez vous imaginer. Peut-être ces lectures vous permettront-elles de vous rendre la vie plus habitable (2)? La peau du poème permettra à votre âme, je l’espère, de se vêtir des couleurs de l’imaginaire, de vous épanouir, de trouver un sens particulier à votre propre existence. Le poète est sensible, il baigne dans l’essentiel des individus en lui offrant des pistes valables pour avancer dans l’incertitude qui le guette sans cesse. Une simple strophe, un vers bien cousu pourrait, si on le veut bien, transformer notre perception du monde. Ce n’est pas au monde de définir la poésie, c’est la poésie qui définit le monde (3). Découvrir les poètes et leur poésie, c’est ouvrir l’espace vers de nouveaux horizons plus vastes, plus profonds, qui se trouvent aussi en nous. C’est enrichir sa vie de sens et de beauté. C’est s’offrir le langage qui fleurit sous la neige. Les poètes d’aujourd’hui sont le reflet d’une société passée, actuelle ou à venir. Souvent visionnaires, les poètes captent les failles, les fissures sombres ou merveilleuses qui habitent les êtres. Tout un monde s’ouvre à nous, il suffit de prendre le temps de lire et de laisser naître en soi le silence. Marie-Belle Ouellet Rédaction créative (1) Michel Pleau, Le feu de l’autre rive, Ottawa, Éditions Les Écrits des Forges, 2005, p. 39
(2) Véronique Côté, La vie habitable, Montréal, Documents, 2014 (3) Véronique Côté, La vie habitable, Montréal, Documents, 2014, p.41 (4) Louise Dupré, Plus haut que les flammes, Montréal, Éditions du Noroît, 2010, p.39 Photo de Marie-Belle Ouellet : Daniel Bouguerra Les commentaires sont fermés.
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AuteurChristian Gonzalez Catégories
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