Il y a eu plusieurs publications depuis quelques semaines dans les journaux concernant l’architecture ainsi que la qualité de nos écoles publiques et de leur conception jugée plus ou moins convaincante sous plusieurs aspects. Certaines études démontrent la plus-value des considérations architecturales de l’esthétique et de la beauté des espaces lors de la conception des écoles et leur impact sur la stimulation des enfants et la réussite scolaire. Les réflexions qu’on y retrouve portent sur le manque d’ambition que l’on peut constater lors de la conception de certains projets, les occasions parfois ratées de faire participer l’architecture de nos écoles au processus d’apprentissage. La réussite architecturale d’un bâtiment est une question difficile à définir de nos jours puisque l’architecture contemporaine ne répond plus à des critères aussi bien définis qu’autrefois, ou les règles de compositions formelles étaient déterminées de manière stricte. La réussite esthétique et fonctionnelle d’un édifice était considérée comme atteinte lorsque le traitement de chaque composante respectait les principes hérités du passé et que l’ensemble en résultant ne s’éloignait pas trop de l’image que devait projeter le bâtiment par rapport à son usage, à sa fonction. Il y avait donc une règle voulant que pour que la sauce soit bonne, il fallait obligatoirement suivre la recette. Ce qui n’est plus tout à fait le cas aujourd’hui. L’architecture s’est transformée au fil des changements économiques, technologiques, sociaux et culturels qui ont bouleversé le paysage urbain depuis la révolution industrielle. L’avènement de nouveaux matériaux sont apparus modifiant les techniques de construction avec pour résultat de modifier l’aspect général des constructions et la perception qu’on en a.
La question de pertinence de l’architecture dans la conception des écoles interpelle de plus en plus les architectes, éducateurs, pédagogues et chercheurs québécois. Certains se sont même réunis afin de former un groupe d’étude ayant pour objectif de préciser les éléments qui devraient participer à la conception de meilleures écoles, mieux adaptées aux réalités de notre époque. Au fil de leurs analyses plusieurs éléments ont fait consensus:
Il est aussi suggéré d’étendre aux projets d’écoles les fameux concours d’architecture qui constituent l’étape préliminaire de certaines commandes gouvernementales. Ces concours constituent un outil intéressant dans la mesure où ils favorisent une plus grande qualité, tant esthétique que fonctionnelle du produit. Au final, l’objectif est de faire participer l’architecture dans une démarche plus globale ou l’organisation des espaces contribue plus adéquatement à des formes d’apprentissage changeantes et à une démarche pédagogique en transformation. Une nouvelle configuration des espaces ainsi que de nouveaux types d’espaces sont requis afin de répondre à cette nouvelle réalité. Pour n’en citer que quelques-uns (la liste est longue…) :
Vastes sujets de discussion que l’école et l’architecture, deux domaines en questionnement et en mutation. Les deux nous révèlent des formes parfois contradictoires ou difficiles à comprendre, à identifier. Les deux sont en mode question plutôt que réponse, d’où souvent les interrogations, les surprises et parfois les étonnements. Une chose est certaine, l’architecture devrait contribuer à mieux définir les écoles, et cela devrait se refléter dans les immeubles que l’on construit. Comme le dit l’expression la première impression est souvent celle qui demeure dans l’esprit. Un exemple de cela? Lequel de ces bâtiments est une école? Réponse au bas de cette page. Photo A (source : Google) À une époque où le décrochage scolaire et la perte de motivation des étudiants sont devenus des problèmes sérieux qui affectent tant la famille que la société, il est pertinent de s’attendre à ce que la planification et l’organisation de l’école telle qu’on la connait soient repensées. Et c’est sans parler du stress que doit représenter pour le personnel enseignant, administratif et de soutien ces espaces mal adaptés, inadéquats ou insuffisants. On ne peut pas réduire la planification et la conception des écoles uniquement à des considérations de superficies et de coût au mètre carré. Une fois entendu le principe selon lequel le respect des budgets est essentiel, on passe à l’étape de la créativité. Jamais un artiste ne se limitera à décrire sont travail en terme de quantité de matière ou de la superficie de son œuvre. Ce qui va vous séduire c’est le voyage qu’il vous fait faire dans son imaginaire, et la façon dont vous interprétez ce qui se présente à vous. Il vous parlera de ses inspirations, ses intentions, ce qui le fait vibrer, le message qu’il souhaite exprimer, la prétention modeste de contribuer à la richesse de la culture du groupe. Il faut au départ qu’il y ait une vision de ce que l’on attend de l’école pour nos enfants, en quoi elle doit les enrichir intellectuellement, comment on aimerait que l’expérience du lieu de l’apprentissage reste gravée positivement dans la mémoire, que tout cela nourrisse leurs ambitions. C’est à ces objectifs que l’architecture doit contribuer. Rendre les écoles fonctionnelles et attrayantes c’est cela: faire participer l’architecture à la beauté et à l’évolution de la société. Ce n’est pas un luxe c’est une obligation. L’espace d’une chronique est limité pour développer des sujets aussi vastes, j’espère tout au moins vous avoir sensibilisés et intéressés à cette question. Pierre Laurin [email protected] Réponse : B
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AuteurChristian Gonzalez Catégories
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