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Nouvelles fraîches

L’ébénisterie des origines à nos jours, bref survol.

24/3/2017

 
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Les ouvrages d’ébénisterie marquent le paysage de la production architecturale depuis des siècles. Le travail du bois remonte à la nuit de temps et dès l’Antiquité ont commença à codifier les différents types d’assemblages de bois utilisés dans les travaux de boiseries faisant partie prenante des bâtiments. Les Égyptiens montrèrent une grande habileté dans l'emploi des dorures, des peintures, des incrustations et de la marqueterie. 
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​Au Moyen-Âge  on codifie les différentes spécialités. Au départ le métier de charpentier définie tous les métiers du travail du bois qui participent à la construction des cathédrales, des forteresses et des maisons en réalisant les charpentes, les moules de voûtes ainsi que les échafaudages et les appareils de levage: grues, roues, treuil, etc. Il s’agit du charpentier de la grande cognée, la cognée était une hache au long manche qu’utilisaient les bucherons et les charpentiers. Par opposition le charpentier de la petite cognée se spécialisait dans les ouvrages de bois de plus petites tailles. D’où l’appellation de menuisier (minutiare, rendre menu). Dans la construction des bâtiments le menuisier voyait donc  la fabrication des plus petits ouvrages de bois tels les cadres, portes, placards et mobiliers intégrés à la construction. 
 
Par définition l’ébénisterie est la partie de  la menuisier qui fabrique des meubles de luxe en utilisant notamment la technique du plaquage. L'ébéniste était  donc l'artisan du bois  qui travaillait l'ébène en appliqué comme élément d’ornementation sur les structures de bois massif (meubles, parements de murs et de plafonds). Se sont ajoutées les techniques de la marqueterie, le l’incrustation et de la sculpture. Il y avait donc les meubles et autres ouvrages d’architecture de bois massifs par opposition aux ouvrages plus sophistiqués ou l’ornementation prenait une place plus considérable. C’est pour cela qu’on crut bon d’apporter une clarification concernant la vocation de ces deux spécialités en précisant que la profession de menuisier est une profession de nécessité, tandis que celle de l'ébéniste est un art de luxe.
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Le terme de "menuisier en ébène" est mentionné pour la première fois en 1608 dans les statuts corporatifs parisiens. Le mot ébénisterie apparaît dans le dictionnaire de l’Académie Française en 1732. Un statut corporatif définit la spécialité d’ébéniste comme une des branches de la profession de menuisier. Plus tard les travaux de restauration et réhabilitation des ouvrages ont été inclus dans le champ d’expertise des ébénistes.
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Plus proche de nous au Québec, les charpentes de bois du début de la colonisation constituaient pour l’essentiel le système de construction le plus  facilement réalisable à partir des ressources naturelles disponibles. À mesure que les villes et  que l’organisation sociale se  développèrent on commença à utiliser le système de structure en vigueur en Europe : la pierre. Au fil du temps  ces constructions de pierres furent progressivement recouvertes de placages de bois sur leurs faces intérieures afin de contribuer à l’isolation et au confort des occupants. À l’origine il n’était pas rare que les menuisiers affectés à la construction des bâtiments soient mandatés pour assumer la conception de l’architecture et du design intérieur incluant l’ébénisterie. Progressivement une nouvelle classe d’ouvriers, les ébénistes,  fit son apparition en Nouvelle-France afin de répondre au besoin d’une classe bourgeoise en pleine expansion. Les bâtiments institutionnels, religieux et les habitations des groupes plus aisés exigèrent plus de sophistication afin de ne pas être en reste avec la mère patrie
L’ébénisterie était désormais confiée aux architectes qui en faisaient la planification dès la conception des bâtiments (mobiliers intégrés, murs et plafonds lambrissés), les ébénistes en devinrent les exécutants discrets. Les designs se sont transformés au fil du temps, sous l’influence de la conquête britannique, de la constitution du Canada  puis de l’attraction des États-Unis au niveau du commerce continental. L’ébénisterie est donc tout comme l’architecture un indicateur des transformations sociales et politiques qui ont façonnées l’histoire du Québec.
​Contrairement à l’usage en Europe l’ébénisterie au Québec n’était pas chapeautée par une structure corporative ou guilde afin de la représenter et défendre ses droits. La qualification de métier d’art pour l’ébénisterie est aussi relativement récente ici. Il revient au Conseil des métiers d’art du Québec d’avoir apporté une définition plus actuelle,  assez satisfaisante pour faire consensus :
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Métiers d'art : "la production d'œuvres originales, uniques ou en multiples exemplaires, destinées à une fonction utilitaire, décorative ou d'expression et exprimées par l'exercice d'un métier relié à la transformation du bois, du cuir, des textiles, des métaux, des silicates ou de toute autre matière". (Loi S-32.01).

Cette définition est intéressante puisqu’elle englobe dans un même énoncé les notions d’activité utilitaire (de métier) et le concept de production artistique. Œuvres originales….uniques….destinées….à une fonction d’expression…. Une  définition qui font se rencontrer l’artiste et l’artisan.
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L’ébénisterie commerciale dans son ensemble est de nos jours assez loin de la description traditionnelle  présentée en début de propos. Les contraintes économiques font que les travaux de plaquage, marqueterie, incrustation er sculpture sont devenus l’activité d’une minorité d’artisans en Amérique, alors que la restauration de mobilier traditionnel occupe encore un grand nombre parmi eux en Europe. Au sens strict la majorité des ébénistes répondent d’avantage à la définition de menuisiers de meubles, ou alors faudrait-il rafraîchir la définition de la profession afin de la rendre plus actuelle. Les modes et tendances actuelles semblent abonder dans ce sens lorsqu’on observe ce qui se produit dans la majorité des entreprises d’ébénisterie (production de masse de meubles en mélamine). Les restrictions monétaires et la compétition des marchés asiatiques forcent au dépouillement et à la simplicité, qu’il s’agisse de projets modestes ou de plus grande envergure. Le design se fait sobre, sommaire, dépouillé
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​Heureusement de plus en plus d’artisans ébénistes s’affichent comme des créateurs engagés dans une démarche de réflexion ayant pour objectif la réalisation d’œuvres uniques et originales. La recherche et la créativité sont à l’honneur, on sent un besoin urgent de rendre à la profession ses lettres de noblesse et faire contrepoids à une industrie qui a perdu la trace de ses origines et de son âme. Ces ébénistes ne sont plus les discrets exécutants des créations de designers et d’architectes, ils participent souvent à la création en étroite collaboration ou en sont eux-mêmes les concepteurs en rapport direct avec la clientèle. Ils redeviennent les pionniers qu’ils furent quelques siècles plus tôt, la roue tourne.
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​L’ébénisterie actuelle est  donc constituée de joueurs se situant aux extrêmes du spectre, tant du point de vue de la production que de celui de la création. L’architecture contemporaine véhicule dans ses réalisations cette recherche d’identité et cette quête d’identité. À l’image de l’ensemble de la société, l’activité humaine est en mutation dans cette spécialité comme dans bien d’autres secteurs. Espérons que le meilleur soit à venir, touchons du bois…





Pierre Laurin
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Photo de Pierre Laurin : Daniel Bouguerra

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    Auteur

    Christian Gonzalez
    ​Agitateur culturel

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