Pour faire suite à ma première chronique sur les différents chemins de la créativité, je vous emmène cette fois sur la voie de la pensée divergente. En cette de semaine de relâche, le sujet est d’autant plus pertinent…vous ne verrez plus les enfants de la même façon. En tant qu’artiste en arts visuels, je pourrais dire que je suis tombée dans la marmite de la créativité très jeune sans trop me poser de question. Ce n’est que depuis quelques années et à la suite de recherches que j’ai commencé à comprendre le cerveau créatif. J’ai compris comment et pourquoi j’avais ce besoin de créer. Si vous pensez que cette chronique n’est pas pour vous, détrompez-vous… Selon Sillamy (1998), la créativité serait une disposition à créer, qui existe à l'état potentiel chez tous les individus à divers degrés et à tous les âges. L'expression de cette tendance naturelle à se réaliser nécessite des conditions favorables et dépend également du milieu socioculturel. La créativité déborde des frontières de toutes les disciplines sociales et elle est surtout reconnue comme étant plus une question d’attitude que de talent, attitude grâce à laquelle il devient alors possible de se perfectionner. On entend régulièrement parler de créativité littéraire, de créativité numérique, de créativité vestimentaire, de créativité architecturale, de créativité financière, de créativité culinaire, etc. Leur point commun est l’imagination, cet espace que l’on se donne pour rêver le possible et surtout l’impossible qui permet d’innover. Les recherches ont suggéré que dans tout processus créatif nous utilisons deux notions bien opposées soit la pensée convergente et la pensée divergente.
Selon Sir Kenneth Robinson, un chercheur international en éducation, la pensée divergente est la capacité d’imaginer de façon intuitive un grand nombre de solutions à une même question. Elle permet de ne pas penser seulement de manière linéaire, mais en faisant des connexions et des liens entre des idées qui n’en ont pas a priori. Ainsi, s’agirait-il pour être créatif de faire preuve de plus de spontanéité. Ce sentiment, Sir Ken Robinson le résume parfaitement: "lorsque certains m’expliquent ne pas être créatifs, je me dis qu’ils n’ont simplement pas encore appris à l’être." Sir Robinson explique que les personnes les plus douées pour la pensée divergente sont les enfants de moins de 5 ans ! Si vous leur donnez 10 secondes pour réaliser une tâche qui fait appel à leur créativité, leurs yeux s’illuminent et si vous leur donnez 10 minutes c’est une échelle qu’ils construisent pour se rendre sur la lune ! Les enfants ont une façon de voir toute chose d’un œil neuf et d’avoir la propension à imaginer des choses qui n’existent pas. George Land (1968) a quant à lui développé un test de créativité pour la NASA afin de déceler, parmi les ingénieurs et les scientifiques, les véritables talents créatifs. L'évaluation fonctionnait si bien qu'il a décidé de l'essayer sur des enfants. Il a reconduit ce même test auprès de 1600 enfants, âgés de 3 à 5 ans. Puis, Il a réévalué les mêmes enfants à l'âge de 10 ans, puis de nouveau à l'âge de 15 ans. Les résultats ont été aussi étonnants auprès des enfants que des adultes. Le test consistait à imaginer dans un court laps de temps toutes les utilisations possibles d’un objet aussi banal qu’un trombone. C’est en grandissant que notre super pouvoir de pensée divergente se gâte! En tant qu'adolescents et adultes, nous commençons à filtrer tout ce que nous voyons un peu comme à travers des lunettes polarisées qui ne laisseraient entrer uniquement la lumière alignée d'une certaine façon. L’école est clairement une barrière au développement de notre pensée créative. Nous sommes évalués tout au long de notre parcours scolaire avec l’idée qu’il n’y a qu’une seule bonne réponse à un problème donné. Également, parce que nos vies professionnelles et personnelles sont dominées par la complexité, la créativité est souvent entravée par des horaires trop chargés et des contraintes de temps. Entre les murs de l’école ou dans une organisation, la créativité́ ne prend tout son sens que si elle est connectée et imbriquée dans les méthodes d’apprentissage et de gestion. Dans mon monde à moi... Lorsque que je suis en période de création, j’essaie d’oublier la mécanique qui s’opère dans mon cerveau, mais c’est intéressant de comprendre ce qui me permet d’être plus créative. Tout peut être une source d’inspiration! Je puise mes idées comme bien d’autres dans mon quotidien; une souche aux allures de personnage, des bouchons en plastique récupérés, les pièces d’un vieux cadran dont on ne se sert plus, un objet désuet, un tissu texturé, etc. En somme, il s'agit d’être à l’affut de notre environnement et de poser un regard différent sur des objets qui apparaissent banals au premier abord et de voir comment on peut innover selon notre démarche artistique. Découvrez les 5 mamans qui ont participé à l'expérience créative LEGO® et laissez vous surprendre par la richesse créative leurs enfants. Il est reconnu maintenant par différentes recherches que les cours d’art préparent les élèves à la réussite professionnelle en développant une série d’aptitudes clés pour bien fonctionner sur le marché du travail du 21e siècle ; l’esprit créatif, la résolution de problème, la capacité de collaborer, de communiquer et même de diriger. Parce qu’elle accroit la persévérance et développe un sentiment d’appartenance communautaire et d’engagement civique, l’éducation artistique forme aussi à la vie citoyenne. Cet éveil à la créativité fait de nous des citoyens plus conscients du monde dans lequel nous évoluons. Regarder et concevoir le monde tel que nous le faisions lorsque nous étions enfants nous aiderait grandement dans notre vie de tous les jours. Picasso avait pour habitude de dire "Tous les enfants sont des artistes. Le problème, c’est comment rester un artiste une fois adulte ?" Madeleine Turgeon
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AuteurChristian Gonzalez Catégories
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