L'écriture soyeuse d’une femme Je n'ai pas besoin de vous raconter l'histoire du personnage principal, ni des autres personnages d'ailleurs. Cette histoire est trop belle pour être racontée avec mes mots. Je ne voudrais pas déformer le talent poétique et unique de cette écrivaine étonnante : Lyne Richard. Elle est poète, romancière, nouvelliste et artiste-peintre. Mon propos se concentrera sur la grande qualité d'écriture de cette femme. Elle détient une combinaison de talents créatifs, qui ajoute en elle d'immenses forces émotives qui bouleversent le cœur de celui qui la lit. Ses phrases nous transportent jusqu'au fond de soi, dans les profondeurs soudaines de notre fragilité. Elle est comme une ensorceleuse douée qui réfugie ses idées dans des mots de satin qui nous recouvrent d'une divine douceur. On a presque envie de se glisser dans le cœur de ses personnages et d'y rester ancré même après la toute dernière phrase du livre qu'on termine. Une force qui s’échoue L'histoire du livre, Ne dites pas à ma mère que je suis encore vivant, vient nous frapper en plein visage dès les premières pages de lecture. Notre corps tombe au même rythme que cette mère qui s'échoue sous d'épais nuages noirs. Les grands questionnements se posent dès lors: est-ce qu'il peut y avoir de la force dans la plus grande des fragilités? L'auteure développe un rapport intérieur conflictuel entre ses personnages. Dans un chapitre de son livre, on fait la rencontre de Mathilde, une infirmière nous dévoilant une partie de son carnet intime: "Combien de fois as-tu marché sur les glaces du fleuve, attentive aux crevasses qui auraient pu t'engloutir et liquéfier tes désirs? Tu laissais parfois le froid t'engourdir...Quand tu avais l'impression que le froid touchait tes os et que même tes pensées s'engourdissaient, tu rentrais chez toi. Tu tremblais alors pendant des heures et ça faisait taire le manque qui criait sous ta peau." On reste saisi par cette souffrance et cette beauté qui s'entremêlent. Il y a des tremblements entre le trouble de la vie qui dévore et les trous qui offrent la possibilité de se relever et de poursuivre sa route plus forte et plus fort que jamais. La possibilité de renaître
Comment survivre à l'impitoyable réalité? Comment apprendre à renaître après de grandes trahisons? Comment sentir qu'au fond de soi, il y encore tant de beauté malgré tout? L'écrivaine dévoile des pans de renonciations difficiles, les courts-circuits d'un non-dit. Elle fait basculer les blessures viscérales de ce fils qui voudrait tant disparaître. Si vous voulez en savoir plus sur l'intensité ludique et poétique des compositions de Lyne Richard, suivez ce lien. Photo de Marie-Belle Ouellet : Daniel Bouguerra
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AuteurChristian Gonzalez Catégories
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