L’art de l’émailleur consiste à fixer par de courtes cuissons successives - de l’ordre de 800 à 900 degrés - de la poudre d’émail sur un support de métal qui peut être de l’or, de l’argent, du bronze, du cuivre, du laiton ou encore de l’acier. Ces cuissons successives sont imposées par le fait que toutes les couleurs ne cuisent pas aux mêmes températures, ce qui oblige l’émailleur à commencer sa cuisson par les couleurs nécessitant les températures les plus élevées et de terminer par celles exigeant les plus basses. Le travail de l’émail est connu depuis l’Antiquité mais selon les époques et les lieux, les artistes n’ont pas toujours utilisé la même technique d’émaillage. De l’émail champlevé à l’émail cloisonné en passant par l’émail de basse-taille ou encore la grisaille, les procédés sont nombreux. Lorsque l’émail est peint, la plaque est recouverte de fondant sur ses deux faces et subit une première cuisson afin de protéger l’envers des attaques du temps et de préparer l’endroit à recevoir le décor. Ce dernier s’obtient par la superposition de nombreuses couches d’émail coloré, déposé à la spatule, qu’un nombre identique de cuissons permet de fixer. Des couleurs vitrifiables, broyées suffisamment fines pour être maniées au pinceau, permettent de rehausser certains détails et la pose de minces feuilles d’or ou d’argent, appelées "paillons", noyées dans l’émail, peut conférer à la couleur un éclat particulier. L'oeuvre terminée restera à jamais ancrée dans le temps et dans l'espace car l'objet émaillé demeure imperturbable à la chaleur, au froid, à la lumière ou à l'humidité. Malgré le passage du temps, l'éclat, la force, l'intensité et le lustre d'origine de l'oeuvre demeureront immuablement intacts. La technique de l’émail peint est apparue à Limoges, en France, à la fin du 15e siècle. L’art est difficile et rares sont encore les femmes qui le pratiquent et qui y excellent. Une bonne raison de ne pas rater l’exposition "Transformations à 900 °C" qui se tiendra au Musée régional de Vaudreuil-Soulanges du 1er mai au 12 juin 2016. Les artistes Gabrielle-Suzanne Castonguay et Lorraine Bouchard y présenteront en duo leurs œuvres les plus récentes inspirées de leur vision de la nature. Le vernissage aura lieu le dimanche 1er mai de 14h00 à 16h00 et une rencontre-échanges avec les deux artistes est prévue, dans le cadre des Seigneuriales, le dimanche 5 juin prochain, de 14h00 à 16h00.
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AuteurChristian Gonzalez Catégories
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