Pour ma dernière chronique de 2017, je n’ai pas vraiment choisi ce thème, c'est plutôt l’hiver qui me l'a imposé. À l’approche des fêtes, je tenais à vous partager comment personnellement, je me mets en résonance avec l’esprit de ce temps particulier du cycle des saisons. Je suis de celles qui aiment l’hiver. Et qui dit arrivée de l’hiver, dit solstice d’hiver et lumière inhérente à notre pays nordique. Le solstice d’hiver correspond à la nuit la plus longue de l’année qui a lieu chaque année aux alentours du 21 décembre. Comme chaque année, ce jour marque le passage à l'hiver, même si les températures ne l'attendent pas vraiment pour nous rappeler de nous emmitoufler et de nous couvrir chaudement. Si le solstice d’hiver correspond au moment le plus sombre de l’année, il fait déjà naître en nous l’espoir du retour à la lumière. Ce que j’apprécie le plus durant cette période, c’est le changement de lumière qui coïncide souvent avec l’arrivée des premières neiges… cette lumière si particulière des régions froides. Les variations et contrastes des couleurs chaudes et éclatantes laissent la place aux tonalités des couleurs froides et des tons pastel mettant en lumière toutes la gamme de blancs sur la nature dénudée. Mais détrompez vous la neige n’est pas blanche! La neige prend des teintes et des couleurs très variées parce qu'elle est sans aucun doute la surface naturelle qui renvoie le plus les rayonnements du soleil (90 %)1. La neige est en quelque sorte le miroir de la luminosité ambiante. L’image de la neige porte en elle un symbolisme qui alimente les artistes depuis longtemps. Il faut dire que regarder la neige a quelque chose de magique même pour ceux qui détestent l’hiver. On se retrouve momentanément en enfance devant ces flocons qui tombent lentement du ciel comme des souvenirs qui colorent notre imaginaire. Et que dire des ciels nordiques qui offrent une lumière douce qui confère des contrastes feutrés aux paysages et aux objets. Moi, qui suis très visuelle, je constate des différences étonnantes entre les ciels d’hiver de chez nous et ceux que l'on retrouve dans les pays chauds. Il faut avoir voyager du nord au sud pour comparer et apprécier les bleus du ciel… le bleu du ciel du Nord du Québec est bien différent de celui de la Provence ou de la Nouvelle-Zélande. Et si j’ai la chance de voir ici une aurore boréale, comme ce fut le cas dans le grand Nord, je deviens une spectatrice éblouie par tant de couleurs déployées. Si les ciels d'hiver et la neige ont inspiré plusieurs de mes créations, ils ont également été le point de départ de très nombreuses oeuvres réalisées par des artistes qui nous font vibrer par leur maîtrise de la lumière.
Et si vous pensez que nos journées sont trop courtes autour du solstice d'hiver dites-vous qu'au nord du Nunavut comme en Finlande, la nuit polaire impose sévèrement son rythme. Le soleil ne se lève pas plus haut que l'horizon, signifiant, qu'il y a 24 heures de nuit pendant près de 2 mois. Tout est relatif lorsqu’on se compare! Ce phénomène qui ne se produit que dans les régions polaires est en fait une période très belle et excitante si on sait en tirer profit. L’expérience de la vie près du cercle polaire démontre qu’il vaut mieux tenter de s’adapter que de lutter pour éviter les effets négatifs occasionnés par le manque de soleil et conséquemment le froid. Les Finlandais sont probablement ceux qui savent le mieux bénéficier de cette absence de lumière en hiver et de son opposé en été. Les artistes finlandais profitent de la nuit polaire pour expérimenter les effets de la lumière et par conséquent d'illuminer leurs quotidien pour le plus grand bonheur de tous. On ne compte plus les festivals de lumière tellement ce pays est devenu un leader en la matière. Le 6 décembre 2017, la Finlande a marqué le début des célébrations de ses 100 ans d'indépendance en multipliant des installations lumineuses d'envergure. Je pense notamment à ce petit village appelé Kilpisjärvi, à l'extrémité nord de la Finlande. Une centaine de lapons y habitent... ce qui n'a pas empêché l’artiste Kari Kola d'y créer l'une des plus grandes installations lumineuses au monde. Dans cette région, vous pouvez avoir la certitude de voir au-dessus de paysages majestueux, des aurores boréales en hiver et le soleil de minuit en été. Pour le jubilé, l’artiste Kola a éclairé la montagne sacrée de Saana d’une lumière bleue visible à des centaines de kilomètres et pouvant être observée depuis la station spatiale internationale. Pour le plus grand plaisir de ses habitants et des nombreux visiteurs venus du monde entier, 136 installations lumineuses composées de nombreuses ampoules LED couvrent une surface de plus de 2,2 millions de pieds carrés. Hannu Huhtamo est également un artiste visuel reconnu de Finlande. Depuis 2008, il travaille sur l'art de la lumière et la photographie en longue exposition pour répondre à cette demande d’apprivoiser la noirceur. Avec différents types de sources lumineuses, il crée de nouveaux mondes dans les ténèbres et peint ce que nous sommes incapables de voir.
Nous avons beaucoup de leçons à tirer de l'adaptabilité, de l'humilité et de la créativité des Finlandais qui ont su dompter la noirceur et la capricieuse saison hivernale au fil du temps. Souvenez-vous... une étincelle a besoin d’obscurité pour briller. Je vous souhaite, je nous souhaite, une multitude d'idées lumineuses pour 2018. C'est en célébrant ces nuits plus longues que je me joins à tous les artistes de la région pour commencer à semer les graines de nos futures intentions... Bibliographie
1. Le climat de la terre / 2. Finland big year, 2017 / 3. Voici la Finlande Photo de Madeleine Turgeon : Daniel Bouguerra Dans la poursuite de mes articles sur l’art numérique et ses artistes, je tenais à vous présenter quelques artistes dont la spécialisation est la peinture numérique. Ces artistes utilisent plus particulièrement les pinceaux numériques mis à la disposition de l’utilisateur d’Adobe Photoshop ou de Corel Painter, notamment. Ces outils de peinture, utilisés avec une tablette graphique, reproduisent très fidèlement les différents types de pinceaux et de peinture traditionnels, allant même jusqu’à imiter la sensibilité de pression du pinceau. Je me permets de consacrer le présent article à une artiste en particulier dont j’admire particulièrement le travail : Marta Dahlig. Étant donné que je m’intéresse à l’art numérique depuis près de quinze ans, je connais son travail depuis autant années et c’est un pur plaisir de suivre son évolution. Je suis ravie de la partager avec vous! Marta Dahlig : à la croisée des époques Marta Dahlig, une artiste ayant tout juste atteint la trentaine, demeure en Pologne. Entièrement autodidacte, le dessin est une passion qu’elle cultive depuis l’enfance. Ses œuvres mettent souvent en vedette des femmes et les dépeignent dans un environnement visuel rappelant ici celui des grands peintres de la Renaissance et là, celui des artistes de l’art nouveau. Cette approche est d’autant plus intéressante qu’elle fait appel à des outils de création technologiques et modernes, ce qui mêle le charme des grandes époques artistiques avec main de maître et harmonie. Certaines de ses œuvres démontrent aussi une touche ironique, personnalisant avec goût son style particulier. Sur sa chaîne Youtube, elle a téléchargé quelques vidéos dans lesquelles elle montre la progression de son travail et les étapes de celui-ci. En voici un exemple : Ses œuvres les plus connues sont encore doute les sept œuvres de sa série sur les sept pêchés capitaux. Voici un aperçu de cette série, dans laquelle on peut admirer la magnifique inspiration du style art nouveau. Sa maîtrise de la lumière, de la couleur et de la texture est pour le moins impressionnante. Pour en savoir plus au sujet de l’artiste et de l’ensemble de son travail, on peut visiter les liens suivants : https://dahlig.deviantart.com/, http://blackeri.cgsociety.org/ et https://www.artstation.com/dahlig. À bientôt pour la présentation d’un prochain artiste spécialisé en art numérique! Photo d'Émilie Léger : Daniel Bouguerra
Il y a encore quelques années, et ce n’est pas si lointain que ça, nous n’avions pas les mêmes possibilités qu’aujourd’hui d’accéder au monde des arts visuels. Pour pouvoir admirer le travail d’un artiste-peintre, d’un sculpteur ou même d’un photographe, il nous fallait impérativement nous rendre dans une exposition, un musée ou encore une galerie. Une démarche volontaire effectuée par des amateurs d’art longtemps considérés comme des personnes appartenant à une sorte d’élite intellectuelle. Je ne parle pas là de ceux qui vont voir La Joconde au Louvre, comme ils iront après voir la Tour-Eiffel et les Champs-Élysées… je parle de ceux qui se déplacent spécialement et régulièrement pour découvrir le travail et la démarche d’artistes renommés, émergents ou pas spécialement connus du grand public.
Heureusement, les temps ont changé. L’avènement d’internet et des réseaux sociaux nous permet désormais en quelques clics d’avoir accès à des milliards d’œuvres, mais malheureusement aussi, à quelques milliers de dérives qui me laissent parfois un peu perplexe. Chaque matin, en me connectant sur les réseaux sociaux, je vois défiler des dizaines de photos de toiles, considérées comme des "œuvres" et postées par des gens qui se sont eux-mêmes attribué le titre d’artiste. On a même droit au nom, aux dimensions, au médium et au prix de vente de chacune de ces petites merveilles… et à quelques commentaires très élaborés de la famille et des amis de l’artiste : Wow ! OMG ! Génial ! Bravo ! Pourquoi pas après tout ! Ça reste très sympathique. Ceci étant, et parce qu’il est bon de parfois retourner aux sources, je me suis amusé à chercher la définition du mot artiste. La première qui apparaît dans les moteurs de recherche est celle de Wikipédia : "Un artiste est un individu faisant (une) œuvre, cultivant ou maîtrisant un art, un savoir, une technique, et dont on remarque entre autres la créativité, la poésie, l'originalité de sa production, de ses actes, de ses gestes. Ses œuvres sont source d'émotions, de sentiments, de réflexion, de spiritualité ou de transcendances." Je dois à regret reconnaître que dans bon nombre d’œuvres que je vois défiler chaque jour, je ne retrouve ni maîtrise, ni technique, ni créativité, ni émotion et encore moins de réelle démarche artistique. Est-ce une critique? Bien-sûr que non! Je trouve génial que des gens puissent s’adonner avec autant de passion à ce qu’ils devraient simplement se contenter de considérer comme un loisir. Il ne suffit pas d’aller acheter une toile chez Hachem et d’y apposer de la peinture pour devenir un artiste. Ce serait un peu facile. Ce que je déplore, c’est que malgré la richesse de notre vocabulaire, nous n’ayons pas la possibilité d’un peu plus de discernement dans un domaine où on mélange allègrement, et de plus en plus, travail manuel, bricolage, loisir, passe-temps et ART. Quant au qualificatif d’artiste (je ne parle pas ici des artistes professionnels ou en voie de professionnalisation), il me semble qu’un peu de réserve s’impose là aussi. Personnellement, et alors que je fais des milliers de photos par an, j’ai beaucoup de mal à me présenter comme photographe. Je préfère dire que je fais des photos, que j’adore faire des photos… Il devrait en être de même dans les autres disciplines. Il y a ceux qui font de la peinture, et les artistes-peintres; il y a ceux qui font de la sculpture et les sculpteurs, ceux qui font du travail manuel et les artisans, voire même les artisans d’art… Ces quelques réflexions ne doivent en rien nous freiner dans nos passions et nos élans créatifs. Continuez à peindre, à barbouiller, à tailler, à sculpter, à photographier sans relâche… l’essentiel c’est que vous vous sentiez bien dans ce que vous faites, que vous ayez du plaisir et que vous vous épanouissiez. Et si vous avez du talent, un jour ou l’autre ça se saura et vous serez alors reconnu comme artiste… mais pas par vous, par les autres ! Bonnes fêtes de fin d’année et surtout, parce que presque plus personne n’ose le dire... Joyeux Noël! Les élections municipales viennent d’avoir lieu au Québec et vous avez peut-être de nouveaux élus à la direction de votre Ville. Ou alors, peut-être avez-vous des mairesses, maires, conseillères ou conseillers sortants qui ont été réélus. Quoi qu’il en soit, maintenant que le jour du scrutin est derrière nous, le travail de mobilisation commence. Savez-vous que les élus municipaux disposent des outils et des pouvoirs nécessaires pour accorder du financement aux arts et la culture en région? D’ailleurs, leur soutien au milieu culturel est vital et le retour sur leur investissement est considérable dans plusieurs sphères, dont la vitalité du milieu de vie, l’attraction touristique et démographique et l’indice de bonheur citoyen. Malgré leurs impacts positifs indéniables sur la collectivité, les arts et la culture ne font pas l’unanimité quand vient le temps de voter les budgets. En tant que citoyenne et citoyen, vous avez la possibilité d’influencer les décisions prises par vos élus. Il ne tient qu’à vous de plaider en faveur de l’investissement en culture. Pour vous appuyer dans vos démarches, je vous propose de faire la lumière sur certains moyens dont disposent les municipalités pour consentir à vos demandes. Au-delà du budget dédié à la culture, les municipalités peuvent, entre autres, soutenir leur développement culturel par l’entremise de deux types d’ententes : d’une part, les ententes de développement culturel avec le ministère de la Culture et des Communications (MCC); d’autre part, les ententes de partenariat territorial avec le Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ). Dans les deux cas, les fonds investis par la Ville sont appariés par l’instance partenaire. Par exemple, lorsque la Ville met 10 000 $ dans un projet, le Ministère en met 10 000 aussi... Entente de développement culturel du Ministère de la Culture et des Communications Grâce à des partenariats avec le milieu municipal, le MCC favorise l’arrimage des actions culturelles au profit des citoyens dans une perspective de développement local. Effectivement, ce levier financier permet à une Ville ou à une MRC de mettre en place des projets qui répondent à ses préoccupations, et qui ont été ciblés et priorisés au terme de la négociation d’une entente avec le MCC. Les enjeux prioritaires du MCC sont : la vitalité culturelle des collectivités, la participation citoyenne, le sentiment d’appartenance ainsi que le dynamisme économique, social et démocratique. Les municipalités qui souhaitent bonifier la portée de leur intervention en culture et développer un partenariat avec le MCC doivent d’abord se doter d’une politique culturelle et d’un plan d’action. Programme de partenariat territorial du CALQ En neuf ans, du temps des Conférences régionales des élus (CRÉ), en Montérégie, les artistes et les organismes ont bénéficié d’une enveloppe conjointe de 1,8 million de dollars, ce qui a permis la création de 150 projets différents. Ces fonds ont été de véritables leviers pour la carrière de ces artistes et pour le développement des organismes, tout en offrant à la population un accès privilégié à des contenus artistiques de qualité créés dans leur propre région. Avec l’abolition des CRÉ, le CALQ s’est tourné vers les MRC et leurs municipalités pour poursuivre cet important programme de développement artistique et culturel. Les ententes régionales sont essentielles, car elles favorisent la rétention des artistes et des organismes culturels en région. Porte d’entrée au CALQ, le Partenariat territorial est une occasion unique de soutien pour les créateurs; il participe, entre autres, à leur professionnalisation ainsi qu’à leur rayonnement. Les projets de création artistique régionaux qui émanent du Programme de partenariat territorial sont particulièrement enrichissants. D’abord, parce qu’ils offrent une occasion, un espace-temps de recherche et de développement créatif libre pour l’artiste. Ensuite, puisque les projets doivent obligatoirement impliquer des initiatives de partenariat et avoir un lien avec la collectivité, ils participent à la démocratisation culturelle et deviennent de véritables vecteurs de fierté. Finalement, empreints d’inspiration régionale, ces projets favorisent la rencontre entre l’artiste et son public. Fonds d'appui au rayonnement des régions (FARR) de la Montérégie Le FARR est un nouveau programme qui, à terme, sera doté d’une enveloppe de 100 M$ par année [pour le Québec]. Il est mis à la disposition des régions, afin d’investir dans des projets mobilisateurs ayant un rayonnement régional. Ces projets seront choisis et priorisés par un comité régional de sélection en fonction des priorités de développement propres à chaque région. (www.mamot.gouv.qc.ca) Vous serez heureux d’apprendre que la culture a été retenue parmi les priorités régionales pour la Montérégie : Priorités régionales
En retenant la culture, le comité de sélection du FARR souhaite : développer une identité régionale et favoriser le sentiment d’appartenance à la Montérégie; contrer l’absence d’un réseau fort à l’échelle de la Montérégie (résultat de plusieurs années de division en trois territoires de CRÉ); agir sur la faiblesse remarquée du taux de fréquentation et de participation des Montérégiens aux activités culturelles du territoire; finalement, combler le retard dans le développement culturel causé par un manque de soutien récurrent. Priorités régionales détaillées (PDF) Ces différents programmes sont complémentaires. Ils répondent à différents besoins et interviennent sur des enjeux distincts. Nous sommes privilégiés d’avoir accès à ces leviers financiers, encore faut-il s’en prévaloir! Vous en conviendrez, il est important de se retrousser les manches et de travailler ensemble à la mobilisation pour un meilleur soutien des arts et de la culture en Montérégie. Photo de Sabrina Brochu : Daniel Bouguerra
Depuis quelques décennies les plans d’urbanisme des municipalités imposent une réglementation bien structurée afin de contrôler le développement urbain et éviter les dérives qui résultaient souvent dans le passé de l’absence de telles lignes directrices. Cette réglementation loin de freiner l’ardeur créatrice des architectes, sert plutôt de lignes directrices générales lors de l’élaboration du design des bâtiments. À titre d’exemple, voici un extrait de réglementation, tiré du plan d’urbanisme d’une municipalité de la région : ……3. Assurer la qualité des développements commerciaux situés à l'extérieur du périmètre d'urbanisation du noyau urbain. 4. Améliorer l'aspect visuel des artères commerciales…… Sur la base de ces principes, on s’attend à ce que les administrations publiques prennent les mesures requises afin de forcer les citoyens corporatifs à mettre l’épaule à la roue et contribuer à l’effort d’harmonisation et de cohérence du paysage urbain. Respecter la réglementation est une chose, mais malheureusement garantir le maintien de la qualité des lieux est une toute autre histoire. Une fois la construction réalisée, les obligations à long terme des occupants de l’espace public s’avèrent en fait minimes. Il y a quelques années à Montréal, une partie du revêtement de béton d’un édifice en hauteur s’est détaché de l’immeuble pour aller s’écraser au sol tuant une femme. Ce tragique accident a mis en lumière l’absence criante d’obligations des propriétaires quant au maintien en bon état de leurs propriétés. Comme si la gestion de l’avenir faisait totale abstraction du maintien de la qualité du patrimoine. L’œil droit regarde d’un côté, l’œil gauche vise une autre direction. Les municipalités auraient aussi avantage à se soucier d’une meilleure intégration architecturale lors de projets d’agrandissements de leurs installations. Lorsque le propriétaire d’une pension pour animaux semble avoir un sens de l’esthétique plus développé qu’un service des travaux publics, il y a des questions à se poser sur la capacité de gestion des actifs immobiliers de certaines instances décisionnelles. Si ces derniers ne sentent pas avoir les habiletés requises pour porter un jugement sur la question, les services des consultants en architectures devraient être là pour signaler les incohérences. Les exemples sont nombreux dans notre région comme ailleurs au Québec. Devant un pareil laissé aller de la part des autorités on est loin d’envisager ne serait-ce que le début d’un programme d’éducation populaire en terme d’architecture. Cette situation favorise l’ignorance et la négligence et contribue à la dégradation du milieu bâti. Et il est d’autant plus contradictoire de constater qu’en parallèle les mêmes municipalités consacrent dans d’autres services des sommes toujours plus importantes afin de développer l’intérêt de la population dans le domaine des arts et de la culture. C’est tout-à-fait louable, enrichissant et indispensable au développement des individus, mais il y a un sérieux problème à partir du moment où l’on prêche une chose et son contraire, qu’on souffle le chaud et le froid. Les arts d’un côté, les immeubles délabrés de l’autre. Un autre bel exemple des organisations qui gèrent en silos. Exiger que les propriétaires entretiennent leurs immeubles, que les villes ou les gouvernements donnent l’exemple ou qu’un effort particulier soit mis à respecter certaines normes esthétiques semble exagéré, superficiel ou inutilement coûteux? N’oublions pas que voilà peu de temps le principe même d’un plan d’urbanisme relevait de la plus invraisemblable des utopies. Le développement des artères commerciales se réalisait dans l’incohérence la plus totale comme en témoigne l’actuel boulevard Harwood. Le plan de réhabilitation dont il est l’objet nous fait réaliser que ce n’est pas une heureuse idée de devoir agir dans l’urgence, que beaucoup d’énergie est consacrée à la reconstruction plutôt qu’à une bonne planification. Qu’à travers cet exercice coûteux de rattrapage on est forcé de constater qu’une partie de notre histoire n’aura laissé au bout du compte aucun souvenir durable et significatif. Pour la qualité de nos espaces publics et pour notre mieux-être on devrait consacrer autant d’énergie à faire disparaitre ces désolantes cicatrices du passé qu’à bien planifier nos villes. Photo de Pierre Laurin : Daniel Bouguerra
L'écriture soyeuse d’une femme Je n'ai pas besoin de vous raconter l'histoire du personnage principal, ni des autres personnages d'ailleurs. Cette histoire est trop belle pour être racontée avec mes mots. Je ne voudrais pas déformer le talent poétique et unique de cette écrivaine étonnante : Lyne Richard. Elle est poète, romancière, nouvelliste et artiste-peintre. Mon propos se concentrera sur la grande qualité d'écriture de cette femme. Elle détient une combinaison de talents créatifs, qui ajoute en elle d'immenses forces émotives qui bouleversent le cœur de celui qui la lit. Ses phrases nous transportent jusqu'au fond de soi, dans les profondeurs soudaines de notre fragilité. Elle est comme une ensorceleuse douée qui réfugie ses idées dans des mots de satin qui nous recouvrent d'une divine douceur. On a presque envie de se glisser dans le cœur de ses personnages et d'y rester ancré même après la toute dernière phrase du livre qu'on termine. Une force qui s’échoue L'histoire du livre, Ne dites pas à ma mère que je suis encore vivant, vient nous frapper en plein visage dès les premières pages de lecture. Notre corps tombe au même rythme que cette mère qui s'échoue sous d'épais nuages noirs. Les grands questionnements se posent dès lors: est-ce qu'il peut y avoir de la force dans la plus grande des fragilités? L'auteure développe un rapport intérieur conflictuel entre ses personnages. Dans un chapitre de son livre, on fait la rencontre de Mathilde, une infirmière nous dévoilant une partie de son carnet intime: "Combien de fois as-tu marché sur les glaces du fleuve, attentive aux crevasses qui auraient pu t'engloutir et liquéfier tes désirs? Tu laissais parfois le froid t'engourdir...Quand tu avais l'impression que le froid touchait tes os et que même tes pensées s'engourdissaient, tu rentrais chez toi. Tu tremblais alors pendant des heures et ça faisait taire le manque qui criait sous ta peau." On reste saisi par cette souffrance et cette beauté qui s'entremêlent. Il y a des tremblements entre le trouble de la vie qui dévore et les trous qui offrent la possibilité de se relever et de poursuivre sa route plus forte et plus fort que jamais. La possibilité de renaître
Comment survivre à l'impitoyable réalité? Comment apprendre à renaître après de grandes trahisons? Comment sentir qu'au fond de soi, il y encore tant de beauté malgré tout? L'écrivaine dévoile des pans de renonciations difficiles, les courts-circuits d'un non-dit. Elle fait basculer les blessures viscérales de ce fils qui voudrait tant disparaître. Si vous voulez en savoir plus sur l'intensité ludique et poétique des compositions de Lyne Richard, suivez ce lien. Photo de Marie-Belle Ouellet : Daniel Bouguerra
Tout le monde connait le célèbre refrain de la chanson Le blues du businessman "J’aurais voulu être un artiste"" Lorsqu’on écoute cette chanson, les paroles pourraient nous laisser sous-entendre que celui qui a choisi une profession non artistique n’a pas fait le bon choix et qu’il vit un manque dans sa vie. Qu’est-ce que ces trois oeuvres ont en commun? Et bien ces œuvres sont de trois artistes qui en ont décidé autrement; diplomés de hautes études qui n’ont rien à voir avec les arts, ils excellent dans le domaine des arts visuels. Médecin, biologiste et chimiste-physicien ont fait le choix d’une deuxième carrière en tant qu’artiste. La 1ère oeuvre est de Marie-Josée Latouche, la 2ème de Heidi Barkun et la dernière de Rafael Lozano-Hemmer. Nombreux sont les gens qui aimeraient se réaliser par la créativité car ils trouvent écho dans le style de vie des artistes, dans ce désir de liberté, d’absence de contraintes et d’évasion en prenant un pinceau, un crayon, un outil de façonnage, une caméra ou un micro, l’instant d’une création. Et pour cause, selon une étude publiée dans le Journal of Cultural Economics, les artistes ont une plus grande satisfaction au travail que le reste de la population. Sur une échelle de 1 à 10, les artistes, ceux dont la principale occupation est en rapport avec les arts visuels ou la performance, évaluent leur satisfaction au travail de 7.32 à 7.67 en moyenne, tandis que les non-artistes l'évaluent à 7.06 en moyenne. En 2016, Indice de Bonheur a publié un article sur les emplois qui rendent les Québécois le plus heureux, en présentant une recherche axée sur la différence entre le bonheur au travail et le bonheur général d’une personne. Le sondage, documenté par des milliers de personnes, affirme que les artistes arrivent en 4ème place, après les médecins, les dentistes et les courtiers immobiliers. On peut comprendre que les artistes, plus que le reste de la population, déclarent être des travailleurs autonomes, ce qui suggère que l’autonomie influe sur la satisfaction au travail. Les artistes oeuvrent toute leur vie pour faire reconnaître leur travail et partager avec les autres leur talent et leur passion. Une fois acquise, la reconnaissance entraîne la réalisation de soi, les responsabilités et la possibilité de s’entourer de gens talentueux. L'acte créateur est une forme d'expression qui ajoute du plaisir et du sens à la vie. Marie-Josée Latouche, artiste et médecinImaginer la satisfaction d’un artiste-médecin…le bonheur est à son comble! C’est un peu le cas de Marie-Josée Latouche que j’ai eu le plaisir de rencontrer dans une galerie de Québec. Les pinceaux se sont imposés à elle en 2011. Ils sont apparus à un moment de sa vie où elle en avait bien besoin… ils ne la quittent plus depuis. Il faut mentionner que Marie-Josée Latouche est professeure au Département de médecine familiale et de médecine d'urgence et oeuvre à l’Unité de médecine familiale (UMF) Maizerets. Pour établir un équilibre entre vie professionnelle et personnelle, elle puise son énergie à travers la peinture et son inspiration dans son milieu de travail et son quotidien. Son cœur balance entre l’art et la médecine. Elle aime accompagner ses patients en période difficile et les personnes âgées dans leur vieillissement et leur perte d’autonomie. Mais pour elle, peindre est plus qu’une passion, c’est un besoin viscéral qui lui permet une évasion bénéfique. Et détrompez-vous la peinture n’est pas qu’un passe-temps; quatre galeries la représentent car ses oeuvres sont recherchées. L’artiste-médecin en est à la neuvième exposition solo et compte de nombreuses participations à des événements collectifs. Elle affiche à travers ses oeuvres, réalisées en techniques mixtes, une naïveté et une candeur teintées d’une touche d’humour. Créer, c’est "voler à travers un bouquet de tulipes, paresser adossé à une poire, faire la fête chez une orchidée…" |
Rafael Lozano-Hemmer, artiste et physicien chimiste
J'ai découvert l'artiste Rafael Lozano-Hemmer lors du Festival Élektra au Musée d'Art Contemporain de Montréal lorsqu'il avait présenté Fréquence et Volume. Une installation ou la fréquence et le volume permettent aux participants de syntoniser et d'écouter différentes fréquences radio en utilisant leur propre corps. Il ne cesse de m'étonner depuis. Rafael Lozano-Hemmer est un canadien d'origine hispano-allemande, né à Mexico. Diplômé d'un programme de baccalauréat en chimie physique à l'Université Victoria (1989) en Colombie Britannique, l'artiste a quitté par la suite l'Ouest canadien pour établir son studio à Montréal. La même année, il obtient un emploi dans des laboratoires de reconnaissance moléculaire et publie ses recherches dans des revues scientifiques de chimie. À l'Université Concordia à Montréal, il réalise également une mineure en histoire de l'art. Tel un électron libre, il voyage et s'inspire de diverses notions liées à la conception de l’espace; il crée des expériences sociales plutôt que de produire des objets de collection. Préoccupé par le rôle des technologies dans le monde actuel et par le rapport entre l’œuvre d’art et le spectateur, ses projections grand format, technologies robotiques et biométriques, capteurs et dispositifs sonores font partie de sa trousse d’outils. Partout dans le monde, des événements d’envergure ont présenté et primé son travail novateur et phénoménal. À titre d'exemple, le projet Vectorial Elevation (photo 3) a été conçu pour célébrer l'arrivée de l'an 2000. C'est pas moins de 800 000 personnes réparties sur quatre continents qui ont participé à cette installation lumineuse à Mexico City. Les puissants faisceaux utilisés et contrôlés par un programme de simulation 3D pouvaient être vus dans un rayon de 15 kilomètres. Une page web personnalisée avait été produite pour chaque participant avec des images de leur conception et des informations telles que leur nom, leur dévouement, leur lieu d'accès et leurs commentaires. Ces pages web étaient complètement non censurées, permettant aux participants de laisser une grande variété de messages, y compris des poèmes, des réflexions, des scores de football et même... vingt-sept propositions de mariage. Lire son CV donne le vertige...en mai dernier, il a reçu le prestigieux prix de l’Ordre des arts et des lettres du Québec.
"Solar Equation" est une installation d'art public qui consiste en une simulation fidèle du Soleil, 100 millions de fois plus petite que la réalité. Pour ce projet, il a utilisé des milliers d'images de la NASA avec animation et équations mathématiques pour simuler le mouvement de la masse et des éclaboussures de la surface du soleil. Voir la vidéo ci-dessous (en anglais) pour mieux comprendre. |
Le fait que j'ai moi-même étudié et œuvré dans un domaine autre que les arts m’a appris à apprécier encore plus les artistes qui conjuguent leurs connaissances académiques et l’expérience d’une première carrière à une discipline artistique. Je n'ai jamais oublié lorsque j'avais présenté pour la première fois mon dossier d'artiste au tout début de ma carrière artistique, on m'avait fortement recommandé de retirer toutes références en rapport à mes études en agronomie... j'ai refusé! |
Ces études qui touchent aux sciences de l'exploitation de la terre et de la production végétale pour la consommation humaine m'ont permis d'avoir un rapport unique à la nature et ont largement contribué à influencer ma démarche artistique.
Photo de Madeleine Turgeon : Daniel Bouguerra
Sources:
"The Happy Artist? An Empirical Application of the Work-Preference Model" from University of Zurich Department of Economics Working Paper No. 37
10 emplois qui rendent heureux : http://nerds.co/10-emplois-qui-rendent-les-gens-plus-heureux/
http://www.indicedebonheur.com
Sources:
"The Happy Artist? An Empirical Application of the Work-Preference Model" from University of Zurich Department of Economics Working Paper No. 37
10 emplois qui rendent heureux : http://nerds.co/10-emplois-qui-rendent-les-gens-plus-heureux/
http://www.indicedebonheur.com
Maintenant que les principales caractéristiques techniques et historiques de l’art numérique ont été abordées, il me fait plaisir de vous présenter une sélection d’artistes spécialisés dans cette discipline particulière. Dans le présent article, j’introduis trois artistes dont le style artistique surréaliste se marie à merveille avec la création numérique.
Michael Vincent Manalo : une fenêtre sur le rêve
Michael Vincent Manalo est né aux Philippines en 1986 et réside actuellement à Taichung, Taiwan. Ses médiums de prédilection sont la photo, la photomanipulation et l’installation. Son travail, hautement inspiré par le rêve et la nostalgie, évoque parfois des thématiques sombres et cauchemardesques. Il est considéré comme l’un des artistes contemporains les plus inspirants en Asie.
Michael Vincent Manalo : une fenêtre sur le rêve
Michael Vincent Manalo est né aux Philippines en 1986 et réside actuellement à Taichung, Taiwan. Ses médiums de prédilection sont la photo, la photomanipulation et l’installation. Son travail, hautement inspiré par le rêve et la nostalgie, évoque parfois des thématiques sombres et cauchemardesques. Il est considéré comme l’un des artistes contemporains les plus inspirants en Asie.
Cameron Gray : un regard visionnaire
Cameron Gray vit à Melbourne en Australie. Diplômé en design graphique, en photographie, en design multimédia et en arts contemporains, il est un artiste à part entière dont les champs d’intérêts et d’activités sont vastes. Il est reconnu pour son style visuel visionnaire et son sens du détail hors du commun. Ayant publié son premier livre d’art visuel à l’âge de 21 ans, il a aussi collaboré avec bon nombre de musicien, d’auteurs et de studios de production cinéma en tant qu’artiste. Il expose ses œuvres régulièrement à travers le monde, notamment au Museum of Computer Art de Brooklyn à New York.
Cameron Gray : un regard visionnaire
Cameron Gray vit à Melbourne en Australie. Diplômé en design graphique, en photographie, en design multimédia et en arts contemporains, il est un artiste à part entière dont les champs d’intérêts et d’activités sont vastes. Il est reconnu pour son style visuel visionnaire et son sens du détail hors du commun. Ayant publié son premier livre d’art visuel à l’âge de 21 ans, il a aussi collaboré avec bon nombre de musicien, d’auteurs et de studios de production cinéma en tant qu’artiste. Il expose ses œuvres régulièrement à travers le monde, notamment au Museum of Computer Art de Brooklyn à New York.
Marcel Lisboa : la technologie au service de l’inspiration victorienne
Marcel Lisboa habite à Sao Paulo. Il travaillait en agence de publicité avant de se consacrer entièrement à son art. Ses influences artistiques sont vastes; il s’inspire ainsi de la Renaissance, du baroque, du néoclassicisme, du dadaïsme et même de la culture populaire. Bien que ces influences soient inhabituelles dans le style collage, la technique numérique permet à l’artiste de les allier dans un amalgame unique dont les couleurs éthérées évoquent sans aucun doute le surréalisme.
Photo d'Émilie Léger : Daniel Bouguerra
Les années passent, les temps changent et les méthodes d’éducation aussi. Je me souviens que lors de mes études secondaires, effectuées en France, nous avions des cours d’histoire de la musique et d’histoire de l’art. Oh! Pas plus d’une heure ou deux par semaine, mais suffisamment pour donner quelques couleurs à notre culture générale et nous permettre de ne pas paraître complètement ignares lors d’une discussion sur Chopin ou Vivaldi, ou encore sur le cubisme ou l’impressionnisme. Un petit vernis bienvenu qui pouvait donner à certains l’envie d’en découvrir volontairement encore plus sur certains sujets, notamment au travers de livres ou de documentaires, puisqu’à l’époque nous n’avions pas la chance de pouvoir "Googler" et d’avoir accès à l’incroyable source de connaissance que représente aujourd'hui internet.
Personnellement, même si je suivais ces cours avec un certain intérêt, je les trouvais beaucoup trop théoriques et magistraux, avec un contenu qui ne me faisait pas vraiment vibrer. En tous cas, pas suffisamment pour m’inciter à vouloir en découvrir plus que le programme scolaire ne me proposait déjà.
C’est ce que je pensais, jusqu’au jour où l’un de mes professeurs, profitant de l’atmosphère décontractée d’une fin d’année, se mit à nous parler des grands maîtres de la peinture, non pas au travers de leurs œuvres ou de leur talent, mais en évoquant tout simplement les hommes… leur quotidien, leurs petites manies, leurs tics, leurs névroses et parfois même leur folie. Ce jeune professeur avait su, lors de ce dernier cours de l’année, nous plonger dans un monde insolite, anecdotique, voire même ludique, et là... j’ai vibré; là, j’ai allumé et là, j’ai ressenti l’envie d’en apprendre beaucoup plus sur Dali, Picasso, Van Gogh ou encore Millet. Ce professeur avait réussi à faire en une petite heure ce qu’il n’était pas parvenu à faire pendant toute l’année : éveiller ma soif de savoir.
Puis, ce fut l’effet boule de neige… en m’intéressant à ces femmes et à ces hommes, avec leurs petits défauts et leurs travers, c’est finalement les l’artistes - les maîtres - que j'ai découvert et leurs œuvres que j’ai appris à apprécier, pour finalement ressentir un intérêt grandissant pour ce monde de l’art dans lequel je venais de pénétrer par une porte dérobée.
Si j’évoque aujourd’hui cette tranche de vie scolaire et lointaine, c’est que j’ai vécu une expérience à peu près similaire il y a peu de temps, même si les rôles étaient un peu inversés. Alors que je faisais des photos l’année dernière au skatepark de Vaudreuil-Dorion, j’ai engagé la discussion avec trois ados qui prenaient une pause sur l’un des bancs du parc. Tout en parlant de tout et de rien, de photo et de skate, je remarquais que deux d’entre eux avaient une planche à roulettes de marque Quiksilver. Une observation qui m’incita, quitte à paraître bizarre, à changer de sujet en leur demandant s’ils avaient déjà entendu parler du peintre japonais Hokusai. À la manière avec laquelle ils m’ont répondu que non, je compris très vite que je m’étais aventuré sur un terrain où je risquais de perdre rapidement leur attention… Je leur fis alors remarquer que Hokusai avait à sa manière marqué l’histoire des sports de plein-air, notamment celle du skate, grâce à l’une de ses œuvres qui est rapidement, et inconsciemment, devenue un symbole pour des dizaines, peut-être même des centaines de milliers de jeunes dans le monde… y compris pour eux! Surprise, étonnement, éveil de l’intérêt… Je venais de piquer leur curiosité et ils voulaient visiblement en savoir un peu plus.
Personnellement, même si je suivais ces cours avec un certain intérêt, je les trouvais beaucoup trop théoriques et magistraux, avec un contenu qui ne me faisait pas vraiment vibrer. En tous cas, pas suffisamment pour m’inciter à vouloir en découvrir plus que le programme scolaire ne me proposait déjà.
C’est ce que je pensais, jusqu’au jour où l’un de mes professeurs, profitant de l’atmosphère décontractée d’une fin d’année, se mit à nous parler des grands maîtres de la peinture, non pas au travers de leurs œuvres ou de leur talent, mais en évoquant tout simplement les hommes… leur quotidien, leurs petites manies, leurs tics, leurs névroses et parfois même leur folie. Ce jeune professeur avait su, lors de ce dernier cours de l’année, nous plonger dans un monde insolite, anecdotique, voire même ludique, et là... j’ai vibré; là, j’ai allumé et là, j’ai ressenti l’envie d’en apprendre beaucoup plus sur Dali, Picasso, Van Gogh ou encore Millet. Ce professeur avait réussi à faire en une petite heure ce qu’il n’était pas parvenu à faire pendant toute l’année : éveiller ma soif de savoir.
Puis, ce fut l’effet boule de neige… en m’intéressant à ces femmes et à ces hommes, avec leurs petits défauts et leurs travers, c’est finalement les l’artistes - les maîtres - que j'ai découvert et leurs œuvres que j’ai appris à apprécier, pour finalement ressentir un intérêt grandissant pour ce monde de l’art dans lequel je venais de pénétrer par une porte dérobée.
Si j’évoque aujourd’hui cette tranche de vie scolaire et lointaine, c’est que j’ai vécu une expérience à peu près similaire il y a peu de temps, même si les rôles étaient un peu inversés. Alors que je faisais des photos l’année dernière au skatepark de Vaudreuil-Dorion, j’ai engagé la discussion avec trois ados qui prenaient une pause sur l’un des bancs du parc. Tout en parlant de tout et de rien, de photo et de skate, je remarquais que deux d’entre eux avaient une planche à roulettes de marque Quiksilver. Une observation qui m’incita, quitte à paraître bizarre, à changer de sujet en leur demandant s’ils avaient déjà entendu parler du peintre japonais Hokusai. À la manière avec laquelle ils m’ont répondu que non, je compris très vite que je m’étais aventuré sur un terrain où je risquais de perdre rapidement leur attention… Je leur fis alors remarquer que Hokusai avait à sa manière marqué l’histoire des sports de plein-air, notamment celle du skate, grâce à l’une de ses œuvres qui est rapidement, et inconsciemment, devenue un symbole pour des dizaines, peut-être même des centaines de milliers de jeunes dans le monde… y compris pour eux! Surprise, étonnement, éveil de l’intérêt… Je venais de piquer leur curiosité et ils voulaient visiblement en savoir un peu plus.
En leur montrant le logo de la marque Quiksilver, celui-là même qui était visible sur leurs planches à roulettes, leurs casquettes et leurs sacs à dos, je leur ai expliqué qu’il était inspiré de l’œuvre la plus célèbre de Hokusai : La Grande Vague de Kanagawa, plus connue sous le nom de La Vague. Une petite recherche rapide sur internet, via mon cellulaire, me permit de leur montrer l’œuvre et de susciter alors toutes sortes de questions : Est-ce que Hokusai était toujours vivant? Avait-t-il été payé par Quiksilver? Quelle est la dimension de l’œuvre? Était-elle dans un musée?
Tout comme moi, quelques décennies plus tôt, ces jeunes venaient d'entrer dans le monde de l’art par la porte de l’insolite, de l’anecdote et de la petite histoire. En les quittant, je me disais qu’ils en parleraient probablement avec leurs parents, qu’ils seraient fiers de l’apprendre à leurs amis et que, comme je l’avais fait moi-même à leur âge, ils essaieraient peut-être d’en savoir un peu plus sur cet artiste japonais dont ils ignoraient tout quelques minutes auparavant.
Quel que soit l’univers, qu’il s’agisse d’art, de science, de politique ou encore de technologie… s’il est démontré que l’anecdote, l’insolite et les petites histoires en facilitent l’approche, pourquoi ne pas exploiter un peu plus cette méthode qui a au moins l'avantage de nous donner l'envie... d'apprendre et d'en savoir un peu plus. Et si nous laissions la Grande Vague de Kanagawa faire... des vagues!
Tout comme moi, quelques décennies plus tôt, ces jeunes venaient d'entrer dans le monde de l’art par la porte de l’insolite, de l’anecdote et de la petite histoire. En les quittant, je me disais qu’ils en parleraient probablement avec leurs parents, qu’ils seraient fiers de l’apprendre à leurs amis et que, comme je l’avais fait moi-même à leur âge, ils essaieraient peut-être d’en savoir un peu plus sur cet artiste japonais dont ils ignoraient tout quelques minutes auparavant.
Quel que soit l’univers, qu’il s’agisse d’art, de science, de politique ou encore de technologie… s’il est démontré que l’anecdote, l’insolite et les petites histoires en facilitent l’approche, pourquoi ne pas exploiter un peu plus cette méthode qui a au moins l'avantage de nous donner l'envie... d'apprendre et d'en savoir un peu plus. Et si nous laissions la Grande Vague de Kanagawa faire... des vagues!
Photos : Quiksilver / Photo de Christian Gonzalez : Daniel Bouguerra
Quand vient le temps de choisir une œuvre pour agrémenter notre intérieur, souvent la question se pose à savoir si notre budget nous permet l'acquisition d'une œuvre originale ou si nous devrons nous procurer une reproduction que nous croyons être moins coûteuse.
D'abord, comme vous vous en doutez, la cote ou le prix demandé varie d'un artiste à l'autre. C'est donc dire que si votre choix s'arrête sur un artiste de la relève et même sur certains artistes établis, il y a de forte chance que le prix demandé ne soit pas nécessairement plus élevé que si vous optiez pour une reproduction imprimée et vendue à des milliers d'exemplaires. Ce choix en plus de vous assurer l'exclusivité de l'œuvre risque fort de garder et d'augmenter sa valeur avec les années.
Souvent, à budget égal, vous pouvez vous procurer une œuvre originale d'un artiste coté en galerie au lieu d'une reproduction vendue en grande surface où vous n’y trouverez ni accueil personnalisé, ni conseils. Pourquoi hésiter à vous procurer une pièce unique ? Bien conseillé par son marchand d'art, l'acheteur peut du même coup acquérir une œuvre d'art qu'il aime, qui a de la personnalité et qui est unique. Les huiles, acryliques, aquarelles et pastels et les sculptures sont des œuvres originales, tandis que les lithographies imprimées en édition ouverte, c'est à dire en nombre illimité (lire également des posters parfois imprimés sur toile pour leur donner l’apparence d’un original), ça demeure des reproductions sans valeur que vous retrouverez peut-être chez votre voisin. Ce qui ne veut pas dire que toutes les œuvres sur papier n’ont pas de valeur. Bien au contraire. Les gravures, les sérigraphies ainsi que les lithographies tirées en édition limitée, numérotées et signées par les artistes, artisans de leurs propres œuvres, sont souvent une façon abordable de se procurer des originaux qui autrement seraient trop chers. À titre d’exemple vous pouvez vous procurer une sérigraphie en édition limitée de Riopelle ou d’un autre maitre canadien pour une fraction du prix d’une huile et ça demeure une œuvre originale.
Alors voilà. N’hésitez pas à comparer les prix d’œuvres originales versus les prix d’images reproduites mécaniquement en édition ouverte. Aujourd’hui avec les sites internet des galeries il vous est facile de trouver les prix et, s’ils ne sont pas indiqués, un simple courriel vous donnera une réponse rapidement. Vous serez très souvent surpris de constater que votre budget vous permet d'agrémenter votre quotidien d'une œuvre d'art unique qui vous accompagnera tous les jours.
Allez, passez nous voir, nos artistes vous attendent!
D'abord, comme vous vous en doutez, la cote ou le prix demandé varie d'un artiste à l'autre. C'est donc dire que si votre choix s'arrête sur un artiste de la relève et même sur certains artistes établis, il y a de forte chance que le prix demandé ne soit pas nécessairement plus élevé que si vous optiez pour une reproduction imprimée et vendue à des milliers d'exemplaires. Ce choix en plus de vous assurer l'exclusivité de l'œuvre risque fort de garder et d'augmenter sa valeur avec les années.
Souvent, à budget égal, vous pouvez vous procurer une œuvre originale d'un artiste coté en galerie au lieu d'une reproduction vendue en grande surface où vous n’y trouverez ni accueil personnalisé, ni conseils. Pourquoi hésiter à vous procurer une pièce unique ? Bien conseillé par son marchand d'art, l'acheteur peut du même coup acquérir une œuvre d'art qu'il aime, qui a de la personnalité et qui est unique. Les huiles, acryliques, aquarelles et pastels et les sculptures sont des œuvres originales, tandis que les lithographies imprimées en édition ouverte, c'est à dire en nombre illimité (lire également des posters parfois imprimés sur toile pour leur donner l’apparence d’un original), ça demeure des reproductions sans valeur que vous retrouverez peut-être chez votre voisin. Ce qui ne veut pas dire que toutes les œuvres sur papier n’ont pas de valeur. Bien au contraire. Les gravures, les sérigraphies ainsi que les lithographies tirées en édition limitée, numérotées et signées par les artistes, artisans de leurs propres œuvres, sont souvent une façon abordable de se procurer des originaux qui autrement seraient trop chers. À titre d’exemple vous pouvez vous procurer une sérigraphie en édition limitée de Riopelle ou d’un autre maitre canadien pour une fraction du prix d’une huile et ça demeure une œuvre originale.
Alors voilà. N’hésitez pas à comparer les prix d’œuvres originales versus les prix d’images reproduites mécaniquement en édition ouverte. Aujourd’hui avec les sites internet des galeries il vous est facile de trouver les prix et, s’ils ne sont pas indiqués, un simple courriel vous donnera une réponse rapidement. Vous serez très souvent surpris de constater que votre budget vous permet d'agrémenter votre quotidien d'une œuvre d'art unique qui vous accompagnera tous les jours.
Allez, passez nous voir, nos artistes vous attendent!
Photo de Pierre Séguin : Daniel Bouguerra
Auteur
Christian Gonzalez
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