Pourquoi avons-nous peur de ce qui nous échappe ? Michel Pleau, poète contemporain et dernier poète francophone à avoir eu le titre de poète officiel du Parlement du Canada, affirme que «la poésie nous montre le réel que l'on ne voit plus. Ça donne accès à un certain invisible qui existe et que l'actualité oblitère constamment. Notre vie, est-ce que c'est ce qui se passe au téléjournal ou s'il n'y a pas plutôt un besoin d'être soi?» Parce que le poète veut s’offrir des possibilités, des possibilités aux lecteurs démystifiant le poème et son contenu de nombreuses façons, par des procédés littéraires variés et riches en sonorité (l’assonance, l’oxymore, l’allitération), par des styles personnels, des dénonciations, des sensations, des actions… Que nous sachions réellement ce à quoi nous avons affaire n’est pas essentiel à la vie. Être dans l’insaisissable, les non-dits, apprendre à vivre avec l’incertitude autour de nous et en nous. Voilà la prise de conscience du poète. Les poèmes sont des combustibles puissants, le savons-nous vraiment ? Chaque poète parle une langue vivante, colorée d’ombre et de lumière, qui lui permet de trouver sa place dans un monde de guerre, de violence et de déchirement. Chaque poète ou chaque lecteur se mue en quelque chose de plus grand que lui-même, quelque chose d’invisible et de vibrant. Laissons place à ce spectacle troublant poétiquement parlant… La poésie, c’est quoi déjà ? La poésie, c’est vivre dans l’impunité du désordre. C’est sentir toute la fragilité des corps qui s’abîment. C’est perdre parfois un peu la tête pour mieux revenir les deux pieds sur terre. C’est se tenir debout près du soleil et de la lune réunis. C’est ouvrir une porte aux malheureux de ce monde, aux désespérés, aux rêveurs, aux philosophes et à tous ceux qui s’ouvrent aux autres. C’est livrer un combat aux côtés de la vie. C’est croire à toute la beauté qui nous forge et nous entoure. C’est se mouvoir vigoureusement dans ce fleuve qui nous a mis au monde, dans ces montagnes qui veillent sur les perles que nous sommes. Je n’ai pas peur de ce que je suis, je m’affirme avec les mots N’avoir jamais lu de poésie est courant chez bon nombre d’entre nous. Il est toujours possible de le faire, soyez à l’affût des belles paroles, des mots qui frappent, des vers qui soutiennent tout un peuple. dans la grande famille des mots je m’en choisis pour passer l’hiver des mots en laine du pays cette année j’ai choisi le mot guérison le mot liberté des mots qui tiennent bien au chaud (4) Entendez ces mots, appropriez-vous ces univers qui déferlent sur la page du recueil. Voyez-les comme des œuvres d’art. Prenez le temps de sentir, de ressentir ce que le poète ouvre en vous. Et plus que tout, croyez en ces femmes et en ces hommes qui écrivent, qui dévoilent leurs mots comme si le chant pouvait recoudre, quand même le tissu ne cesserait de se redéchirer ici, et ici, et là. (5) Et pourquoi pas des poèmes dès l’enfance ?
Si vous souhaitez voir encore plus grand, osez autrement en vous rendant au Festival international de poésie à Trois-Rivières en octobre pour entendre les poètes provenant de partout à travers le monde. Les lectures sont au menu dans les bistros, les bâtiments patrimoniaux et dans les cellules et les cachots de l’ancienne prison de la ville. Vous verrez comme les voix poétiques peuvent élever et faire retentir de belles et grandes choses en nous. Tout comme Marie-Andrée Gill vous pousserez doucement la porte au bout des déconstructions se tient planant l’espace de tout ce que tu veux d’autre (7) Marie-Belle Ouellet (1) Joanne MORENCY, Le corps inachevé, Éditions Triptyque, Montréal. 2012, p.68
(2) Claudine, BERTRAND, Fleurs d’orage, Éditions Henry, France, 2015, p.7 (3) Maka KOTTO, Femme, Lanctôt éditeur, Montréal, 2002, p.49 (4) Gérald, GODIN, Les botterlots, Montréal, L’Hexagone, 1993 (5) Philippe JACCOTTET, Requiem, Éditions Fata Morgana, Cognac, 2005, p. 47 (6) Yannick VILLEDIEU, Les années lumières radio 26 février 2017 (7) Marie-Andrée GILL, Béante, Éditions La peuplade, Québec, 2012, p. 84
Pour faire suite à ma première chronique sur les différents chemins de la créativité, je vous emmène cette fois sur la voie de la pensée divergente. En cette de semaine de relâche, le sujet est d’autant plus pertinent…vous ne verrez plus les enfants de la même façon. En tant qu’artiste en arts visuels, je pourrais dire que je suis tombée dans la marmite de la créativité très jeune sans trop me poser de question. Ce n’est que depuis quelques années et à la suite de recherches que j’ai commencé à comprendre le cerveau créatif. J’ai compris comment et pourquoi j’avais ce besoin de créer. Si vous pensez que cette chronique n’est pas pour vous, détrompez-vous… Selon Sillamy (1998), la créativité serait une disposition à créer, qui existe à l'état potentiel chez tous les individus à divers degrés et à tous les âges. L'expression de cette tendance naturelle à se réaliser nécessite des conditions favorables et dépend également du milieu socioculturel. La créativité déborde des frontières de toutes les disciplines sociales et elle est surtout reconnue comme étant plus une question d’attitude que de talent, attitude grâce à laquelle il devient alors possible de se perfectionner. On entend régulièrement parler de créativité littéraire, de créativité numérique, de créativité vestimentaire, de créativité architecturale, de créativité financière, de créativité culinaire, etc. Leur point commun est l’imagination, cet espace que l’on se donne pour rêver le possible et surtout l’impossible qui permet d’innover. Les recherches ont suggéré que dans tout processus créatif nous utilisons deux notions bien opposées soit la pensée convergente et la pensée divergente.
Selon Sir Kenneth Robinson, un chercheur international en éducation, la pensée divergente est la capacité d’imaginer de façon intuitive un grand nombre de solutions à une même question. Elle permet de ne pas penser seulement de manière linéaire, mais en faisant des connexions et des liens entre des idées qui n’en ont pas a priori. Ainsi, s’agirait-il pour être créatif de faire preuve de plus de spontanéité. Ce sentiment, Sir Ken Robinson le résume parfaitement: "lorsque certains m’expliquent ne pas être créatifs, je me dis qu’ils n’ont simplement pas encore appris à l’être." Sir Robinson explique que les personnes les plus douées pour la pensée divergente sont les enfants de moins de 5 ans ! Si vous leur donnez 10 secondes pour réaliser une tâche qui fait appel à leur créativité, leurs yeux s’illuminent et si vous leur donnez 10 minutes c’est une échelle qu’ils construisent pour se rendre sur la lune ! Les enfants ont une façon de voir toute chose d’un œil neuf et d’avoir la propension à imaginer des choses qui n’existent pas. George Land (1968) a quant à lui développé un test de créativité pour la NASA afin de déceler, parmi les ingénieurs et les scientifiques, les véritables talents créatifs. L'évaluation fonctionnait si bien qu'il a décidé de l'essayer sur des enfants. Il a reconduit ce même test auprès de 1600 enfants, âgés de 3 à 5 ans. Puis, Il a réévalué les mêmes enfants à l'âge de 10 ans, puis de nouveau à l'âge de 15 ans. Les résultats ont été aussi étonnants auprès des enfants que des adultes. Le test consistait à imaginer dans un court laps de temps toutes les utilisations possibles d’un objet aussi banal qu’un trombone. C’est en grandissant que notre super pouvoir de pensée divergente se gâte! En tant qu'adolescents et adultes, nous commençons à filtrer tout ce que nous voyons un peu comme à travers des lunettes polarisées qui ne laisseraient entrer uniquement la lumière alignée d'une certaine façon. L’école est clairement une barrière au développement de notre pensée créative. Nous sommes évalués tout au long de notre parcours scolaire avec l’idée qu’il n’y a qu’une seule bonne réponse à un problème donné. Également, parce que nos vies professionnelles et personnelles sont dominées par la complexité, la créativité est souvent entravée par des horaires trop chargés et des contraintes de temps. Entre les murs de l’école ou dans une organisation, la créativité́ ne prend tout son sens que si elle est connectée et imbriquée dans les méthodes d’apprentissage et de gestion. Dans mon monde à moi... Lorsque que je suis en période de création, j’essaie d’oublier la mécanique qui s’opère dans mon cerveau, mais c’est intéressant de comprendre ce qui me permet d’être plus créative. Tout peut être une source d’inspiration! Je puise mes idées comme bien d’autres dans mon quotidien; une souche aux allures de personnage, des bouchons en plastique récupérés, les pièces d’un vieux cadran dont on ne se sert plus, un objet désuet, un tissu texturé, etc. En somme, il s'agit d’être à l’affut de notre environnement et de poser un regard différent sur des objets qui apparaissent banals au premier abord et de voir comment on peut innover selon notre démarche artistique. Découvrez les 5 mamans qui ont participé à l'expérience créative LEGO® et laissez vous surprendre par la richesse créative leurs enfants. Il est reconnu maintenant par différentes recherches que les cours d’art préparent les élèves à la réussite professionnelle en développant une série d’aptitudes clés pour bien fonctionner sur le marché du travail du 21e siècle ; l’esprit créatif, la résolution de problème, la capacité de collaborer, de communiquer et même de diriger. Parce qu’elle accroit la persévérance et développe un sentiment d’appartenance communautaire et d’engagement civique, l’éducation artistique forme aussi à la vie citoyenne. Cet éveil à la créativité fait de nous des citoyens plus conscients du monde dans lequel nous évoluons. Regarder et concevoir le monde tel que nous le faisions lorsque nous étions enfants nous aiderait grandement dans notre vie de tous les jours. Picasso avait pour habitude de dire "Tous les enfants sont des artistes. Le problème, c’est comment rester un artiste une fois adulte ?" Madeleine Turgeon
La tablette graphique et ses ancêtres On doit les origines de la tablette graphique à un dispositif dont l’invention date de 1888, rien de moins ! En effet, bien avant les balbutiements de l’art numérique comme discipline artistique, on assistait à la création d’un dispositif nommé "téléautographe".
Reprenant le concept du Stylator, on put voir la création de la tablette RAND en 1963 par la RAND Corporation. Son fonctionnement était similaire, mais en version améliorée, ce qui en explique la popularité grandissante par rapport au modèle précédemment inventé. Le BitPad One fut probablement le modèle le plus définitif de l’époque dans la commercialisation de la tablette graphique telle qu’on la connaît actuellement. Comme le montre la photo ci-dessous, on peut d’ailleurs constater que sa forme se rapproche de celle des modèles contemporains. C’est aussi le BitPad qui fut repris par Summagraphics en 1979 pour devenir le Apple Graphic Tablet, évidemment commercialisé par la compagnie du même nom. Cet appareil fut développé pour être utilisé avec l’ordinateur Apple II. Ce modèle utilisait la magnétostriction, propriété des matériaux ferromagnétiques selon laquelle ils se déforment en fonction de l’orientation de leur aimantation, pour reproduire le geste du trait de crayon sur sa surface. Depuis le développement de cette technologie, de nombreux prototypes et modèles furent développés. Parmi eux, notons le KoalaPad (1983), tablette graphique destinée aux écoles pour le dessin (fonctionnant avec le logiciel Koala Painter). Ce modèle est reconnu pour être le premier modèle de tablette graphique à usage domestique commercial. Modèles et pratiques contemporaines de la tablette graphique La tablette graphique actuelle constitue un outil de choix pour les artistes visuels multidisciplinaires. En effet, elle est devenue si élaborée qu’elle reproduit en temps réel le geste du dessin et la peinture à la main en temps réel, en plus de respecter la sensibilité tactile et la pression du crayon. Par ailleurs, non seulement est-elle de plus en plus performante, mais elle est maintenant indépendante de l’écran d’ordinateur. La vidéo qui suit, publiée par la populaire compagnie Wacom, illustre d’ailleurs l’une des technologies les plus récentes de ses tablettes graphiques intuitives. Ces tablettes graphiques sont utilisées à des fins professionnelles pour une variété de projets créatifs, qu’il s’agisse de création destinée à l’animation 2D ou 3D ou de création médias mixtes. Les logiciels de traitement de l’image auxquelles elles se rattachent permettent notamment l’utilisation numérique de pinceaux ("brushes") sophistiqués recréant fidèlement la peinture aquarelle, la peinture acrylique et même la peinture à l’huile, par exemple. Dans mon prochain article, j’aborderai plus en détails ces logiciels de création graphique, toujours en lien avec la pratique artistique. Merci pour votre fidélité ! Émilie Léger Photo d'Émilie Léger : Daniel Bouguerra
Si l’art m’a toujours intéressé, je dois avouer que j’ai mis quelques années avant de pouvoir l’apprécier sous toutes ses formes et dans la totalité de son expression. Disons que, de l’adolescence et jusqu’à début vingtaine, c’est surtout la peinture qui attirait mon regard et mon attention, mais pas n’importe laquelle… celle des grands maîtres. La précision du trait, l’harmonie des couleurs, le traitement de la lumière et des ombres, l’équilibre d’une composition ou encore la justesse d’une perspective étaient pour moi des critères essentiels, les seuls qui pouvaient guider mes pas vers une exposition, m’inciter à regarder un documentaire ou m’inviter à consulter un livre sur l’art. De la Renaissance à une époque plus contemporaine, je pourrais vous citer une multitude de noms illustres qui ont éveillé ma curiosité et dont j'admire les œuvres, mais celui que je trouvais le plus décevant était sans conteste Picasso.
Inutile de vous dire qu’à cette époque-là l’art abstrait me dépassait littéralement et que je considérais tous les artistes de cette mouvance comme des charlatans. Mais étaient-ce vraiment des artistes? Faire des "taches" de couleur sur une toile qui ne représente rien et prétendre que c'est de l'art en intellectualisant un peu le processus créatif me semblait complètement absurde et surtout trop facile. Certains allaient même jusqu’à prétendre laisser libre cours à l’imagination du spectateur : "je dépose de la peinture sur la toile, je lui laisse le temps de prendre des formes aléatoires que je retravaille pour créer une œuvre que l’imagination de celui qui la regarde pourra interpréter à sa guise". Décryptage : Je crée une merde en espérant que l’imbécile heureux qui va l’acheter y voit du chocolat. De qui se moque-t-on? C’est en tous cas comme ça que je percevais l’art abstrait à cette époque-là et j’ai vite appris à faire la différence entre Art et décoration. Un tableau abstrait pouvait très bien avoir un effet magique au-dessus de ma cheminée, ce n’est pas pour autant que je le considérais comme une œuvre d’art. Ce n’était, et ça ne resterait, qu’un simple objet de décoration.
Un jour (il y a une quarantaine d'années quand même) l’une de mes amies me propose d’aller faire un tour dans une galerie parisienne où l’un de ses artistes préférés exposait. Un peintre abstrait dont je ne me souviens même plus du nom car d’emblée je m’étais programmé pour que cette visite ne laisse aucune trace dans mon cerveau. Bon gré mal gré, je l’ai accompagnée, surtout pour lui faire plaisir, et c’est d’un œil distrait et faussement intéressé que j’ai fait semblant de passer un bon moment. Sauf, qu’au détour d’un couloir de la galerie, j’ai marqué le pas devant un tableau en particulier. Je me suis arrêté malgré moi et j’ai… admiré. Pourquoi ? Je n’en sais strictement rien. Cette toile ne représentait rien, rien que mes yeux ne pouvaient identifier, analyser ou comprendre. Balayant tous les critères qu’étaient les miens, elle est parvenue à traverser tous les filtres imposés par mon regard pour venir parler à mon cœur. J’ai ressenti une émotion devant cette toile que j’aurais pu immédiatement acquérir si j’en avais eu les moyens. En l’achetant, ce n’est pas qu’une œuvre ou une signature que j’aurais achetée, mais aussi et surtout une émotion que j'aurais aimé conserver à jamais. C’est cette capacité de nous émouvoir et de nous faire réfléchir qui fait de l’homme un véritable artiste. Si un musicien est capable de nous inspirer de la tristesse, de la joie, du bonheur ou encore de la nostalgie en quelques notes, l’artiste-peintre, le vrai, peut aussi le faire en quelques traits et quelques touches de couleur. "L’Art est une émotion, pas une sensation" John Cowper Powys
"Il y a des peintres qui transforment le soleil en une tache jaune, mais il y en a d’autres qui, grâce à leur art et à leur intelligence, transforment une tache jaune en soleil" disait Picasso… je ne pouvais trouver meilleure conclusion. Christian Gonzalez
Galeriste, quel mystérieux métier! Métier ou profession? Vendeur ou conseiller? Artiste ou non? Comment devient-on galeriste? Allons-y une question à la fois... Métier ou profession? La définition du Petit Larousse illustré au mot métier nous indique "profession caractérisée par une spécificité exigeant une formation, de l’expérience, etc." Sous profession, la définition du dictionnaire dit "activité régulière exercée pour gagner sa vie : métier." Dans les deux cas, une école pour devenir galeriste, ça n’existe pas, on le devient. C’est un métier de passion, souvent une profession de foi. Vendeur ou conseiller ? Ici encore je dirais que les deux sont indissociables. Un bon galeriste est à l’écoute de son client. Il bâtit un climat de confiance. Il fait profiter le client de son expérience acquise au fil des ans. Il lui recommande tel ou tel artiste, car il a pris le temps d’écouter qui est devant lui, quels sont ses goûts, ses habitudes, ses besoins et il respecte son budget. Ce faisant il conseille adéquatement. Artiste ou non, le galeriste ? Ici la phrase de Pierre Bourgault prend tout son sens : "Il faut autant de talent pour apprécier une œuvre d’art que pour la faire". Je crois que les galeristes sont des artistes à leur manière, des vulgarisateurs, des bons communicateurs et des amoureux, autant de l’art que des gens. Comment devient-on galeriste ?
En conclusion, une galerie demeure encore aujourd’hui pour certains un endroit intimidant. On ose à peine y entrer par gêne. On se dit c’est surement très dispendieux. Etc. Ce sentiment est bien légitime, car une galerie n’est pas un lieu impersonnel comme peut l’être un centre commercial ou un magasin à grande surface. Dans une bonne galerie, son galeriste vous accueille à votre arrivée. On vous salue et on vous présente les œuvres et les artistes qui les ont créées. Comme me le soulignait un confrère galeriste, une galerie, c’est le seul endroit où les gens peuvent voir gratuitement des œuvres d’art, alors il ne faut pas se gêner et en profiter pleinement. Le métier de galeriste est un étrange mélange de goût du risque et de l’aventure artistique. C’est tout simplement plaisant et je savoure chaque jour ce privilège. Quelques artistes représentés par la Galerie Pierre Séguin
Depuis mes débuts au CMCC, le sujet qui m’a le plus souvent causé du fil à retordre, quand venait le temps de l’expliquer, est celui du statut professionnel de l’artiste. Il est délicat d’annoncer à une personne passionnée, talentueuse, qui pratique son art depuis plusieurs années, qu’elle ne peut, malgré tout, être (encore) considérée comme professionnelle à l’égard de la loi. Le statut professionnel de l’artiste est un sujet sensible et ses critères d’évaluation laissent place à une panoplie d’interprétations. J’attaque donc 2017 de front avec une série de chroniques qui traiteront de ce sujet, en espérant vous permettre d’y voir un peu plus clair. Le statut professionnel de l’artiste, c’est la loi On fait souvent référence à l’artiste et à sa carrière comme un choix de vocation plutôt qu’un choix de métier. L’artiste crée, envers et contre tous, en réponse à un besoin intrinsèque d’ouverture sur le monde, de réflexion sur l’humanité, d’exploration de soi ou de l’autre. La création émane toujours d’un objectif, que ce soit rendre le beau, dénoncer le laid ou réfléchir au réel. Le travail de l’artiste est parfois difficile à saisir d’un regard extérieur, pourtant, chaque jour, il interpelle notre conscience et nous aide à poser un regard sur nous-mêmes, la société et la vie en général. Être artiste, c’est assurément un métier. Et ne se déclare pas artiste qui veut! C’est une profession importante qui doit, comme les autres, répondre à certains critères de professionnalisme et qui s’inscrit dans un cadre légal. Il existe deux lois pour encadrer la pratique artistique professionnelle; deux lois qui déterminent les droits et les obligations des personnes qui choisissent de pratiquer un métier dans le domaine artistique. Ces lois protègent, à la fois, les artistes, leurs œuvres et les relations qu’ils entretiennent avec ceux qui les engagent. Les lois Loi sur le statut professionnel des artistes des arts visuels, des métiers d'art et de la littérature et sur leurs contrats avec les diffuseurs (Loi S-32.01) Loi sur le statut professionnel et les conditions d’engagement des artistes de la scène, du disque et du cinéma (Loi S-32.1) Les lois sur le statut professionnel de l’artiste visent à établir des balises afin de faciliter la reconnaissance des artistes à titre de travailleur autonome, et à encadrer l’accès aux mesures fiscales qui se rapportent à la pratique de ce métier. De plus, ces lois règlementent la représentation collective en mandatant des associations professionnelles chargées de veiller aux intérêts des créateurs selon leur champ disciplinaire. Finalement, ces lois établissent des règles visant la négociation entre un diffuseur et un artiste et obligent les parties à signer des contrats lors de toute utilisation d'une ou de plusieurs œuvres. Lorsque l’on reconnaît l’artiste à titre de travailleur autonome, on suppose qu’il consacre la majeure partie de son temps de travail à sa pratique artistique et qu’il en tire un revenu. Un artiste qui est lié par contrat avec un diffuseur démontre clairement sa volonté de tirer un revenu de son art et exerce son droit économique d’être rémunéré pour son travail. En acceptant de signer un contrat avec un artiste, un diffuseur contribue, entre autres, à positionner l’artiste dans le marché et participe à sa reconnaissance professionnelle. Ce ne sont pas toutes les occasions de diffusion qui sont reconnues comme professionnelles, celles-ci doivent respecter les conditions minimales prévues dans la loi. Je reviendrai sur ce sujet dans une autre chronique. Les associations reconnues Devenir membre d’une association professionnelle est, en quelque sorte, une assurance pour les deux paliers de gouvernement, que l’artiste adopte de bonnes pratiques en tant que travailleur à son compte. L’association artistique est responsable de régir les codes de la profession, de défendre les intérêts de ses membres en négociant de meilleures conditions de pratique et d’offrir des services comme la création d’outils de gestion de carrière, tels que des contrats types. Quoique l’adhésion à une association reste facultative, elle est fortement recommandée et avantageuse, surtout en début de carrière professionnelle. Toutefois, d’une discipline artistique à l’autre, l’obtention du statut implique un cheminement fort différent, car chaque association détermine ses critères de reconnaissance. Je reviendrai sur ce sujet dans des chroniques subséquentes. Vous serez sûrement intéressé de savoir que, pour les artistes, l’adhésion à une association professionnelle est déductible d’impôt. Le statut, est-ce que c’est essentiel? L’application des lois sur le statut professionnel de l’artiste est incontournable, et l’obtention du statut professionnel devrait être une démarche prise au sérieux. L’artiste a des responsabilités fiscales en lien avec sa pratique. Il risque, dans le cadre de ses déclarations fiscales, de faire face à un éventuel contrôle où les preuves de son statut professionnel lui seront demandées. En plus de protéger l’artiste, l’obtention du statut professionnel assure une démarcation franche entre la pratique artistique professionnelle et la pratique en amateur (c’est-à-dire comme un loisir et non comme un métier). Cela dit, précisons que le statut professionnel n’est pas une évaluation du talent. Il y a des artistes amateurs dont les habiletés se mesurent parfaitement à celles des artistes professionnels, et peuvent même les surpasser. Le but de cet encadrement légal est plutôt de valoriser l’apport des créateurs à la société, de reconnaître le "métier d’artiste" et de viser à une juste rémunération pour les travailleurs autonomes de ce domaine. En résumé, être un artiste professionnel, c’est :
Il y a eu plusieurs publications depuis quelques semaines dans les journaux concernant l’architecture ainsi que la qualité de nos écoles publiques et de leur conception jugée plus ou moins convaincante sous plusieurs aspects. Certaines études démontrent la plus-value des considérations architecturales de l’esthétique et de la beauté des espaces lors de la conception des écoles et leur impact sur la stimulation des enfants et la réussite scolaire. Les réflexions qu’on y retrouve portent sur le manque d’ambition que l’on peut constater lors de la conception de certains projets, les occasions parfois ratées de faire participer l’architecture de nos écoles au processus d’apprentissage. La réussite architecturale d’un bâtiment est une question difficile à définir de nos jours puisque l’architecture contemporaine ne répond plus à des critères aussi bien définis qu’autrefois, ou les règles de compositions formelles étaient déterminées de manière stricte. La réussite esthétique et fonctionnelle d’un édifice était considérée comme atteinte lorsque le traitement de chaque composante respectait les principes hérités du passé et que l’ensemble en résultant ne s’éloignait pas trop de l’image que devait projeter le bâtiment par rapport à son usage, à sa fonction. Il y avait donc une règle voulant que pour que la sauce soit bonne, il fallait obligatoirement suivre la recette. Ce qui n’est plus tout à fait le cas aujourd’hui. L’architecture s’est transformée au fil des changements économiques, technologiques, sociaux et culturels qui ont bouleversé le paysage urbain depuis la révolution industrielle. L’avènement de nouveaux matériaux sont apparus modifiant les techniques de construction avec pour résultat de modifier l’aspect général des constructions et la perception qu’on en a.
La question de pertinence de l’architecture dans la conception des écoles interpelle de plus en plus les architectes, éducateurs, pédagogues et chercheurs québécois. Certains se sont même réunis afin de former un groupe d’étude ayant pour objectif de préciser les éléments qui devraient participer à la conception de meilleures écoles, mieux adaptées aux réalités de notre époque. Au fil de leurs analyses plusieurs éléments ont fait consensus:
Il est aussi suggéré d’étendre aux projets d’écoles les fameux concours d’architecture qui constituent l’étape préliminaire de certaines commandes gouvernementales. Ces concours constituent un outil intéressant dans la mesure où ils favorisent une plus grande qualité, tant esthétique que fonctionnelle du produit. Au final, l’objectif est de faire participer l’architecture dans une démarche plus globale ou l’organisation des espaces contribue plus adéquatement à des formes d’apprentissage changeantes et à une démarche pédagogique en transformation. Une nouvelle configuration des espaces ainsi que de nouveaux types d’espaces sont requis afin de répondre à cette nouvelle réalité. Pour n’en citer que quelques-uns (la liste est longue…) :
Vastes sujets de discussion que l’école et l’architecture, deux domaines en questionnement et en mutation. Les deux nous révèlent des formes parfois contradictoires ou difficiles à comprendre, à identifier. Les deux sont en mode question plutôt que réponse, d’où souvent les interrogations, les surprises et parfois les étonnements. Une chose est certaine, l’architecture devrait contribuer à mieux définir les écoles, et cela devrait se refléter dans les immeubles que l’on construit. Comme le dit l’expression la première impression est souvent celle qui demeure dans l’esprit. Un exemple de cela? Lequel de ces bâtiments est une école? Réponse au bas de cette page. Photo A (source : Google) À une époque où le décrochage scolaire et la perte de motivation des étudiants sont devenus des problèmes sérieux qui affectent tant la famille que la société, il est pertinent de s’attendre à ce que la planification et l’organisation de l’école telle qu’on la connait soient repensées. Et c’est sans parler du stress que doit représenter pour le personnel enseignant, administratif et de soutien ces espaces mal adaptés, inadéquats ou insuffisants. On ne peut pas réduire la planification et la conception des écoles uniquement à des considérations de superficies et de coût au mètre carré. Une fois entendu le principe selon lequel le respect des budgets est essentiel, on passe à l’étape de la créativité. Jamais un artiste ne se limitera à décrire sont travail en terme de quantité de matière ou de la superficie de son œuvre. Ce qui va vous séduire c’est le voyage qu’il vous fait faire dans son imaginaire, et la façon dont vous interprétez ce qui se présente à vous. Il vous parlera de ses inspirations, ses intentions, ce qui le fait vibrer, le message qu’il souhaite exprimer, la prétention modeste de contribuer à la richesse de la culture du groupe. Il faut au départ qu’il y ait une vision de ce que l’on attend de l’école pour nos enfants, en quoi elle doit les enrichir intellectuellement, comment on aimerait que l’expérience du lieu de l’apprentissage reste gravée positivement dans la mémoire, que tout cela nourrisse leurs ambitions. C’est à ces objectifs que l’architecture doit contribuer. Rendre les écoles fonctionnelles et attrayantes c’est cela: faire participer l’architecture à la beauté et à l’évolution de la société. Ce n’est pas un luxe c’est une obligation. L’espace d’une chronique est limité pour développer des sujets aussi vastes, j’espère tout au moins vous avoir sensibilisés et intéressés à cette question. Pierre Laurin laurinarch@gmail.com Réponse : B
Briser les barrières pour explorer Je ne saurais par où commencer, tant il y aurait de choses à partager. Tout d’abord, il faut savoir marcher dans les pas du poète, écouter ces petits silences qui nous accompagnent au quotidien lorsqu’on prend le temps de voir réellement les choses autour de soi. Je parle de ce bon grand vide qui nous apporte l’étonnement, les questionnements et le bonheur simple des petites choses. C’est ce que nous offre le poème : une belle grande forêt d’écriture pour mieux habiter le monde. Quelques étoiles s’allument sur les pages les soirs d’hiver. Des jardins de pierre se forment entre les strophes pour supporter l’insupportable qui s’effondre autour de nous. Qui n’a pas déjà rêvé de méditer pour évacuer le stress quotidien qui le ronge? La poésie permet d’évacuer une bonne quantité de ce stress nocif et de se retrouver dans cette tranquillité profonde dont nous avons tant besoin. Le poème est un mince filet entre le monde réel et le rêve. Il permet non seulement de rêver mais de voyager à travers l’autre. Tout est possible, dans l’étrangeté des paysages et du verbe que le poète utilise. Nous nous permettons, à la lecture de poèmes, d’explorer l’univers qui fait de nous ce que nous sommes.
Ouvrez votre premier recueil Étonnamment, lorsque j’ai lu mon premier recueil, il y a longtemps déjà, j’ai eu au départ une réaction de surprise et de doute. Je n’avais pas tout saisi, certes, mais j’avais ressenti quelque chose de si fort que j’en étais toute chamboulée. Il y avait cette petite boule qui s’était formée en moi, une petite boule de réconfort. Je n’étais donc pas seule à ressentir la beauté autour de moi. Par la suite, mes lectures poétiques furent variées, parfois frappantes et d’autres fois troublantes. Certaines lectures ne me convenaient pas, je ne perdais pas de temps avec elles. Comme pour le roman, la poésie détient une très grande variété de styles. C’est à chacun de voir lequel lui convient le mieux et de ne surtout pas arrêter de lire des poèmes parce que les premiers recueils entamés ne l’interpelle pas tout à fait. Il faut un peu de patience afin de trouver les bons poèmes. Il faut aussi se laisser un temps d’adaptation. Rappelez-vous votre enfance, lorsque vous n’aviez encore jamais lu de bande dessinée. Vous ne saviez pas par où commencer, ni ce que voulait dire les images de nuage et de têtes de mort dans les phylactères. Est-ce que vous avez laissé tomber ? Être simplement poète ? Festival de la poésie / Dans la tête de Roxane Desjardins Lire les poètes contemporains vous offrira bien plus que ce que vous pouvez vous imaginer. Peut-être ces lectures vous permettront-elles de vous rendre la vie plus habitable (2)? La peau du poème permettra à votre âme, je l’espère, de se vêtir des couleurs de l’imaginaire, de vous épanouir, de trouver un sens particulier à votre propre existence. Le poète est sensible, il baigne dans l’essentiel des individus en lui offrant des pistes valables pour avancer dans l’incertitude qui le guette sans cesse. Une simple strophe, un vers bien cousu pourrait, si on le veut bien, transformer notre perception du monde. Ce n’est pas au monde de définir la poésie, c’est la poésie qui définit le monde (3). Découvrir les poètes et leur poésie, c’est ouvrir l’espace vers de nouveaux horizons plus vastes, plus profonds, qui se trouvent aussi en nous. C’est enrichir sa vie de sens et de beauté. C’est s’offrir le langage qui fleurit sous la neige. Les poètes d’aujourd’hui sont le reflet d’une société passée, actuelle ou à venir. Souvent visionnaires, les poètes captent les failles, les fissures sombres ou merveilleuses qui habitent les êtres. Tout un monde s’ouvre à nous, il suffit de prendre le temps de lire et de laisser naître en soi le silence. Marie-Belle Ouellet Rédaction créative (1) Michel Pleau, Le feu de l’autre rive, Ottawa, Éditions Les Écrits des Forges, 2005, p. 39
(2) Véronique Côté, La vie habitable, Montréal, Documents, 2014 (3) Véronique Côté, La vie habitable, Montréal, Documents, 2014, p.41 (4) Louise Dupré, Plus haut que les flammes, Montréal, Éditions du Noroît, 2010, p.39 Photo de Marie-Belle Ouellet : Daniel Bouguerra
La création c’est l’action de tirer du néant, de produire à partir de rien, l’action d'organiser, de faire naître quelque chose qui n'existait pas. La création peut aussi se résumer à l’invention. Le geste créatif implique quelque chose qu'à priori on ne connait pas encore. C'est d'ailleurs là tout le charme, toute la raison d'être de l'acte de créer : aller de l'avant, explorer l'inconnu, déplacer les réalités présentes, poser de nouveaux problèmes ou les poser autrement. C’est l’acte même de créer qui donne un sens à la vie, et non pas l'objet créé, aussi beau, sublime, génial soit-il(1). Par définition, un ARTISTE peut à la fois produire du beau, prendre position, entreprendre une réflexion sociale, voire même contribuer à une mouvance sociale ou politique. De fait, nous puisons dans divers registres ; on peut rechercher dans le répertoire de ses connaissances, chercher en soi-même ou s’inspirer de son environnement ou de toute autre thématique. Trop souvent on a tendance à assimiler et à confondre création et production artistique. Il semble que la création serait plutôt associée aujourd’hui à une certaine originalité, ce qui la distingue de la pure production ou de l’imitation. C'est ainsi que création et processus créateur sont intrinsèquement liés l’un à l’autre. Une œuvre inédite n’aura jamais la même valeur qu’une œuvre reproduite, pour la simple raison qu'elle n’implique pas la démarche artistique et le processus complexe qui a mené à sa création. Dans ma pratique, je ne pense pas à la création d'une oeuvre en fonction d’une éventuelle vente. Il s'agit plutôt d’une prérogative née d’une inspiration, d'un privilège intimement lié à une idée. Chaque nouvelle œuvre est l’occasion de sortir de ma zone de confort et de prendre un parcours différent. Chaque œuvre est le tremplin de la suivante. La bonne personne, au bon moment, s’intéressera forcément à ce que je fais par ce que j’ai travaillé dans ce sens.
Je préconise la valeur du geste, la symbolique de chaque élément, la matière et la technique artistique employée. Par exemple, je puise une énergie sans cesse renouvelée à poser des tesselles d’une mosaïque en prenant conscience que je pose les mêmes gestes que les mosaïstes de l’Asie mineure huit siècles avant J.-C..
"On ne va jamais aussi loin que lorsqu'on ne sait pas où l'on va". Christophe Colomb
Madeleine Turgeon (1). Bertrand, Pierre, L'art et la vie, Liber, 2001, p.123
L’art numérique : un bref historique L’art numérique est une appellation encore relativement inconnue et assez peu comprise. Elle prend ses origines dans le terme anglais "digital art", pouvant aussi être appelé "computer art". Brièvement, ce terme désigne l’ensemble des arts dont le processus de création s’appuie inclusivement ou exclusivement sur l’utilisation d’outils informatiques ou de graphiques réalisés au moyen de l’ordinateur. À court terme, il s’agit d’une pratique artistique déjà bien ancrée; dans l’histoire de l’Art, par contre, il s’agit d’une approche encore très peu reconnue. Le lien entre les technologies numériques et l’Art a pourtant tout le mérite d’être considéré. Il est certes très mitigé, se trouvant à mi-chemin entre la pratique traditionnelle et la pratique moderne (voire avant-gardiste), mais prend une importance de plus en plus considérable dans l’évolution de la création. Le XXe siècle a été, sans contredit, l’hôte de pratiques artistiques pour le moins révolutionnaires. On a ainsi assisté à la conception de collages par Braque et Picasso dans les années 10, aux animations sans précédent de Disney vers les années 30, aux installations artistiques comme celles de Duchamp ou encore à l’avènement de l’art vidéo durant les années 60. Il devenait donc logique que l’évolution des technologies, incluant l’informatique, engendre l’art numérique, dont les premières expérimentations eurent lieu dans les années 50. L’une des premières expositions importantes d’art numérique fut Cybernetic Serendipity, ayant eu lieu à l’Institute of Contemporary Art de Londres en 1969. La conservatrice Jasia Reichardt présente l’exposition "Cybernetic Serendipity" à l’Institut d'Art Comtemporain de Londres en 1968
Divergences théoriques sur l’art numérique L’aspect technologique et informatique de cette forme d’art fait l’objet de nombreux questionnements et de discussions variées au sujet de la valeur des œuvres et de leur contenu. Ces différences de points de vue prennent notamment origine dans la dimension numérique des pièces, qui pour certains est immatérielle et peu concrète. D’autres font plutôt référence au fait que l’œuvre peut être imprimée sur une variété de supports, incluant le papier photo et la giclée sur toile. L’aspect technologique et informatique de cette forme d’art fait l’objet de nombreux questionnements et de discussions variées au sujet de la valeur des œuvres et de leur contenu. Ces différences de points de vue prennent notamment origine dans la dimension numérique des pièces, qui pour certains est immatérielle et peu concrète. D’autres font plutôt référence au fait que l’œuvre peut être imprimée sur une variété de supports, incluant le papier photo et la giclée sur toile. Certains disent également que le côté technologique et automatisé d’une partie ou de la totalité de la création enlève le caractère unique de l’œuvre; d’autres affirment plutôt que la pièce, susceptible d’être produite en tirages uniques ou limités, prend ainsi sa singularité. La Chasse à l'hippopotame et au crocodile" de Rubens imprimée sur papier et sur toile. Source : Wikipédia Les galeristes et spécialistes se questionnent aussi au sujet de la valeur d’une œuvre d’art numérique. Peu s’entendent au sujet de l’aspect financier de cette forme de création et de sa valeur à court et à long terme sur le marché de l’Art. Pour y parvenir, certains tentent de la situer sur une échelle opposant la photographie à l’art traditionnel; d’autres sont en désaccord avec cette pratique en disant que l’art numérique constitue une forme de création bien distincte. L’Art et l’informatique : une perspective esthétique Que penser de l’aspect esthétique de la création conçue au moyen d’un ordinateur ? Est-il moindre, égal ou meilleur que l’Art traditionnel ? L’aspect esthétique d’une œuvre numérique dépend d’abord des paramètres de luminosité, de contraste et de saturation des logiciels de création qui ont été utilisés, mais également des paramètres sélectionnés pour l’impression. Cet aspect est donc le même que pour une œuvre traditionnelle reproduite en impression. D’un point de vue purement artistique, l’œuvre numérique peut ressembler en tout point à une œuvre traditionnelle si elle lui emprunte des éléments, tels que des textures peintes à la main ou dessinées numériquement. Par ailleurs, lorsque des techniques traditionnelles sont combinées à des techniques numériques, les avenues créatives sont susceptibles de se multiplier en raison de la variété des techniques. Finalement, en considérant l’utilisation d’outils de correction, il y a possibilité de modifier plus aisément une composition. Pour terminer… J’espère que vous avez apprécié cette brève introduction d’un sujet si vaste que, dois-je avouer, je parviens difficilement à le résumer. Étant moi-même artiste numérique, c’est de façon progressive que mon cheminement créatif m’a amenée à allier création traditionnelle et intérêt technologique. Je découvre encore au quotidien tout le potentiel de ce moyen d’expression et il me fera grand plaisir de partager ces découvertes avec vous par le biais de présentations d’artistes, d’événements, d’actualités et de nouveautés connexes ! Émilie Léger Photo d'Émilie Léger : Daniel Bouguerra
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AuteurChristian Gonzalez Catégories
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